Le projet de référendum contre le président provoque de nouvelles violences au Venezuela
Le projet de référendum contre le président provoque de nouvelles violences au Venezuela
Le Monde.fr avec AFP
L’opposition parlementaire réclame le départ du chef de l’Etat Nicolas Maduro. Son leader a été blessé, jeudi, lors d’un affrontement avec des pro-gouvernement.
La police antiémeutes tire des balles de caoutchouc sur les étudiants qui veulent le départ du président, à Caracas, le 9 juin 2016. | FEDERICO PARRA / AFP
Le chef de l’opposition parlementaire au Venezuela a été blessé, jeudi 9 juin, lors de heurts avec des partisans du gouvernement, dans un pays sous tension autour du projet de référendum pour révoquer le président socialiste Nicolas Maduro. Julio Borges, chef du groupe parlementaire de la Table pour l’unité démocratique (MUD, centre droit), a été frappé avec une barre métallique et a reçu des coups de poing et de pied.
Ces nouveaux affrontements violents, dans un Venezuela en plein chaos économique et social, ont éclaté quand un groupe de chavistes (du nom de l’ex-président Hugo Chavez, 1999-2013) s’est opposé à une délégation de 70 députés d’opposition venus au conseil national électoral (CNE), dans le centre de Caracas, accompagnés de dizaines de sympathisants de la MUD, majoritaire au Parlement. « Le référendum révocatoire, maintenant », « on a faim », criait l’opposition face aux sympathisants pro-gouvernement qui leur ont répondu en chantant « Cette Assemblée va tomber ».
Référendum révocatoire
L’opposition exige du CNE qu’il lance les prochaines étapes pour activer le référendum révocatoire à l’encontre du président Maduro, élu jusqu’en 2019, après avoir validé 1,3 million de signatures en faveur de cette consultation. Pour provoquer de nouvelles élections, le référendum doit être organisé avant le 10 janvier 2017, sinon M. Maduro serait simplement remplacé par son vice-président.
Mais l’opposition accuse les autorités électorales de faire le jeu du chavisme en cherchant à retarder le processus. Dans la rue, la mobilisation semble limitée par l’imposant déploiement policier, les soucis du quotidien pour trouver de la nourriture et les divisions de l’opposition. Le Tribunal suprême a interdit aux médias toute diffusion de vidéos de lynchages, devenus plus nombreux, tout comme les pillages, à mesure qu’augmente la colère populaire. Julio Borges a accusé un général de l’armée d’avoir laissé les députés sans protection face aux chavistes.
« Ce gouvernement va tomber »
Ailleurs à Caracas, une centaine d’étudiants ont manifesté, jeudi, aux cris de « Ce gouvernement va tomber ». Ils voulaient eux aussi rejoindre le CNE, mais en ont été empêchés par une centaine de membres des forces de l’ordre. En réaction à ces manifestations quasi quotidiennes, le gouvernement a appelé ses partisans à défiler aussi, face au palais présidentiel de Miraflores.
Le Venezuela est au bord de l’implosion depuis plusieurs mois, déchiré par le bras de fer politique entre le Parlement, contrôlé par l’opposition, et le gouvernement socialiste, sur fond d’exaspération populaire liée à l’effondrement économique de ce pays pétrolier. Confrontés à une grave pénurie d’aliments et de médicaments, des coupures quotidiennes d’électricité, des services publics ouverts seulement deux jours par semaine, sept Vénézuéliens sur dix souhaitent le départ du chef de l’Etat.
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