Lors d’une campagne de vaccination contre la fièvre jaune en novembre 2012 au Soudan. | ALBERT GONZALEZ FARRAN / AFP

L’épidémie de fièvre jaune qui touche principalement l’Angola et la République démocratique du Congo, est « grave », mais ne constitue pas une « urgence de santé publique de portée internationale » comme Ebola ou Zika, a estimé l’Organisation mondiale de la santé.

Depuis l’apparition de l’épidémie à Luanda, la capitale angolaise, fin décembre 2015, l’OMS a enregistré 293 décès. Au total, 2 267 cas suspects ont été comptabilisés, mais pour l’instant seuls 696 ont été confirmés en laboratoire. En RDC, 41 cas confirmés ont été enregistrés, essentiellement dans la capitale Kinshasa, mais seuls deux d’entre eux sont des cas locaux, les autres ayant été importés d’Angola.

Une autre épidémie de fièvre jaune touche l’Ouganda, avec 7 cas confirmés, selon l’OMS. Quelques cas importés ont été également notifiés en Chine (11) et au Kenya (2).

Vacciner locaux, voyageurs et migrants

Lors d’une conférence de presse, le professeur Oyewale Tomori, qui présidait la réunion du comité d’urgence de l’OMS, a demandé que « tous les voyageurs se rendant en Angola et en RD Congo soient vaccinés ».

Le directeur général adjoint de l’OMS, a reconnu que « la fièvre jaune en zone urbaine crée une situation particulièrement dangereuse en raison du risque de propagation explosive avec une forte mortalité et aussi du risque de contamination à l’étranger ». Mais il a estimé que les doses actuelles de vaccin, qui devraient avoisiner les 7 millions à la fin mai, « devraient être suffisantes pour stopper la transmission que nous connaissons actuellement ». Il a ajouté que 17 à 18 millions de doses devraient être produites d’ici août.

A propos de la Chine, dont beaucoup de ressortissants travaillent en Afrique, Le directeur général adjoint a conseillé que « tous les travailleurs migrants soient vaccinés ».

La Croix-Rouge craint une « crise mondiale »

11,7 millions de doses vaccinales ont déjà été envoyées en Angola, d’après l’OMS. 700 000 doses sont arrivées en Ouganda où la campagne de vaccination doit démarrer le 19 mai. En RDC, 2,2 millions de personnes doivent être vaccinées.

La Fédération internationale de la Croix-Rouge (FICR) s’était montrée beaucoup plus alarmiste jeudi. « Les stocks limités de vaccins, les systèmes inadéquats de surveillance des maladies, la mauvaise hygiène et les interactions transfrontalières économiques et sociales quotidiennes risquent de transformer une crise nationale en crise mondiale », soulignait la directrice du département de la Santé dans un communiqué.

La fièvre jaune est une maladie hémorragique virale transmise par le moustique de type Aedes aegypti – vecteurs de nombreux virus comme le Zika ou la dengue – qui touche les régions tropicales d’Afrique et d’Amérique amazonienne. La vaccination est la principale mesure préventive contre cette maladie.