Les céphalopodes toujours plus présents dans les océans
Les céphalopodes toujours plus présents dans les océans
Le Monde.fr avec AFP
Selon une étude australienne, le réchauffement climatique pourrait expliquer l’explosion du nombre de poulpes ou de calamars.
Les populations de céphalopodes, ici un cirrate de Murray, ont explosé lors des six dernières décennies. | NOAA Office of Ocean Exploration
S’appuyant sur des données récoltées ces soixante dernières années, une étude publiée lundi 23 mai par la revue Current Biology observe la prolifération continue dans tous les océans du monde de 35 types de céphalopodes, dont les poulpes, seiches et calamars.
Les variations importantes de populations constatées à l’intérieur de chacune des espèces et entre les espèces sont un phénomène connu des auteurs de l’enquête.
Mais pour l’une d’entre elles, Zoë Doubleday, chercheuse de l’Institut de l’environnement à l’Université d’Adélaïde en Australie, « le fait d’observer un accroissement régulier sur de longues périodes dans trois groupes différents de céphalopodes partout dans les océans du monde est remarquable. »
Les recherches de Mme Doubleday et son équipe s’appuient sur les taux de prises de pêche de ces animaux marins entre 1953 et 2013.
Des prédateurs voraces
Connus pour avoir une croissance rapide et une espérance de vie courte, leurs physiologies extra-sensibles pourraient leur permettre de s’adapter plus rapidement que d’autres espèces marines.
« Les céphalopodes sont des prédateurs voraces et adaptables et l’augmentation de leur nombre pourrait avoir un impact sur les espèces qui sont leurs proies, comme des poissons et des invertébrés qui ont une valeur commerciale », écrivent les auteurs.
Mais « un accroissement des populations de céphalopodes peut aussi profiter à leurs prédateurs qui dépendent d’eux pour se nourrir ainsi qu’aux pêcheries », ajoutent-ils.
Ces chercheurs vont maintenant tenter de déterminer les facteurs responsables de cette prolifération. « Cela pourrait nous donner un éclairage encore plus important sur l’impact des activités humaines sur le changement des écosystèmes océaniques », juge Zoë Doubleday.
L’étude cite le réchauffement des océans comme une explication « plausible » à cette prolifération.