Loi travail : huit mois de prison avec sursis pour un manifestant à Lille
Loi travail : huit mois de prison avec sursis pour un manifestant à Lille
Le Monde.fr avec AFP
Un autre prévenu a lui été condamné jeudi à six mois, également avec sursis. Les deux peines sont assorties d’une interdiction de manifester pendant deux ans.
Un manifestant CGT devant le palais de justice de Lille, le jeudi 9 juin 2016. | PHILIPPE HUGUEN / AFP
Le militant CGT placé en détention provisoire pour violences sur policier, lors d’un défilé contre la loi travail le 17 mai à Lille, a été condamné, jeudi 9 juin, à huit mois de prison avec sursis et interdiction de manifester pendant deux ans dans le Nord, par le tribunal correctionnel. Ce militant de 28 ans a également écopé de deux mois avec sursis pour refus du relevé de ses empreintes. Le parquet avait requis deux mois ferme pour cette prévention, ainsi que deux autres mois ferme et six avec sursis avec mise à l’épreuve de deux ans pour les violences.
Le jugement, entérinant de fait la libération d’Antoine, a été accueilli par des cris de joie par la soixantaine de manifestants CGT et CNT encore présents à l’entrée du palais de justice. Lors de la comparution immédiate, le tribunal avait ordonné le placement en détention provisoire du prévenu, en attente de son procès.
Casque de moto et lunettes de ski
Le 17 mai, après quelques minutes de manifestation dans le centre de Lille, un cordon de CRS s’était déployé pour couper en deux le cortège et « séparer la partie saine de la malsaine », a témoigné jeudi l’un des policiers partie civile. Celui-ci, habillé en civil, a plaqué au sol, vite rejoint par deux collègues, le prévenu, qui venait de se coiffer d’un casque de moto et de lunettes de ski. C’est l’attirail typique du « casseur », a fait remarquer le procureur de la République, pour expliquer l’intervention des fonctionnaires de police.
Le manifestant était poursuivi pour un coup de poing sur le premier des policiers. Mais ce garçon chétif a plusieurs fois répété à l’audience s’être simplement « débattu ». Un deuxième prévenu, François D., 44 ans, non syndiqué, est venu donner un coup de pied dans le dos d’un des policiers, selon lui « pour faire diversion ». Il a été condamné à six mois avec sursis et la même interdiction de manifester.