Des proches des victimes, le 20 mai 2016 au Caire, en Egypte. | Amr Nabil / AP

Le vol MS804 au départ de Paris et à destination du Caire, qui a disparu dans la nuit de mercredi à jeudi 19 mai au large des côtes égyptiennes, comptait soixante-six personnes à son bord : cinquante-six passagers et dix membres d’équipage.

Jeudi, la compagnie EgyptAir a communiqué la nationalité des passagers : trente Egyptiens ; quinze Français ; deux Irakiens ; un Britannico-Australien ; un Belge ; un Koweïtien ; un Saoudien ; un Soudanais ; un Tchadien ; un Portugais ; un Algérien et un Canadien.

Le ministre de l’aviation civile égyptienne, Cherif Fathy, a refusé de « publier une liste exhaustive des noms des passagers » pour des « raisons humanitaires », selon le site d’Al Arabiya.

Quelques noms ont néanmoins commencé à émerger. Qui étaient les victimes ? Le Monde. fr publiera, au fur et à mesure, des informations sur celles dont la présence à bord a été confirmée.

Fayçal Bettiche, son épouse, Saoudi Nouha, et leurs deux jeunes enfants

Quatre membres d’une famille franco-algérienne d’Angers, dont deux enfants en bas âge, ont disparu dans l’accident. Il s’agit de Fayçal Bettiche, de son épouse, Saoudi Nouha, de leur petit garçon, Mohamed, 2 ans, et de leur petite fille de 8 mois, Joumana, selon le Huffpost Maghreb.

« C’était une famille appréciée, des gens bien », a témoigné Christophe Béchu, le maire de la ville, à l’Agence France-Presse. Le père, commerçant en fruits et légumes, « faisait régulièrement le marché à Angers », où il était installé de longue date. Le couple n’avait pas pris de vacances depuis longtemps et partait en Egypte pour s’y reposer avec ses enfants.

Clément Daeshner-Cormary

Clément Daeschner-Cormary, 29 ans, était responsable commercial à Aviva Investors, une société de gestion d’actifs. Selon son profil publié sur LinkedIn, cité par le Daily Beast, le jeune homme, qui aimait jouer au handball, avait fait des études de marketing et de finance internationale à Grenoble et à Paris, avant de rejoindre de grandes entreprises comme Renault, Natixis et BNP Paribas. Il avait écrit souhaiter « faire partie du conseil d’administration d’un organisme à but non lucratif ».

Joao David e Silva

Le Portugais Joao David e Silva, ingénieur civil de 62 ans, travaillait pour l’entreprise de BTP Mota-Engil en Afrique du Sud, d’où il coordonnait la construction des opérations pour le continent africain, selon le journal portugais Correio da Manha. Il devait se rendre à Accra, au Ghana, pour une réunion, puis devait continuer le voyage en Afrique du Sud, où il vivait la plupart du temps, écrit le journal.

Marwa Hamdy

La Canadienne Marwa Hamdy était née et avait grandi à Saskatoon, dans le centre du Canada, selon le journal National Post. Elle vivait depuis quelque temps au Caire, où elle travaillait chez IBM. Mère de trois fils, Mme Hamdy avait pris l’avion mercredi soir pour rentrer chez elle, après avoir rendu visite à de la famille à Paris.

Ahmed Helal

De nationalité égyptienne, Ahmed Helal a pris l’avion pour Le Caire mercredi soir pour se rendre auprès de son père souffrant, selon Le Courrier picard. Ex-manager de Protect & Gamble dans la capitale égyptienne, il était arrivé à Amiens en 2014 avec son épouse et ses deux enfants pour prendre la direction de la filiale française de cette multinationale américaine spécialisée dans les produits de beauté et d’hygiène.

Le PDG de P & G pour la France et le Benelux a décrit un « brillant directeur de site » et un « être humain exceptionnel ». « Un manager très attachant », a renchéri Alain Gest, député LR de la Somme et président d’Amiens métropole. M. Helal, qui avait reçu, il y a quelques semaines, le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, « ne se contentait pas comme on peut le voir ailleurs, d’être présent dans l’usine, il s’impliquait dans la vie économique », a encore souligné M. Gest.

Pierre Heslouin et son fils Quentin

Père de cinq enfants, Pierre Heslouin, conseiller en ingénierie de 75 ans à la retraite, habitait Nogent-sur-Marne (Val-de-Marne). Il était à bord de l’avion avec son fils Quentin, 41 ans, qui, lui, vivait à Londres, rapporte Le Parisien. Ils avaient pris l’habitude de voyager ensemble depuis qu’Edith, femme du premier et mère du second, est morte, il y a un an.

Ancien chef d’entreprise, Pierre Hesloin était très impliqué dans l’association de parrainage de demandeurs d’emploi Visemploi 94. « Toute la famille était connue [à Nogent-sur-Marne] puisque Édith et Pierre avaient été élus au conseil municipal », précise le quotidien. Pierre Heslouin laisse orphelins ses quatre autres enfants, dont deux étaient nés triplés avec Quentin.

Pascal Hess

Photographe indépendant habitant à Évreux (Eure), Pascal Hess est monté mercredi soir dans l’A320 qui devait l’emmener en Egypte, où il comptait passer quelques jours auprès d’un ami animateur de plongée dans un club de vacances. Selon Le Parisien, M. Hess, 51 ans, était employé au snack de l’hôpital d’Évreux. L’hebdomadaire local La Dépêche dépeint de son côté un homme aimant la musique, « photographe indépendant de la scène rock locale », qui a « suivi pendant plusieurs années les concerts du festival d’Evreux ». Il était aussi un « des plus fervents supporteurs de l’Evreux Volley-Ball ».

Richard Osman

Richard Osman, géologue de 40 ans, se rendait en Egypte pour le travail. Marié à une Française, il était père de deux filles, dont une est née à la fin d’avril. Fils d’un médecin égyptien, M. Osman a grandi au pays de Galles, puis est parti travailler pour une compagnie minière d’or en Australie. Il était revenu en Europe depuis plusieurs années et vivait avec sa famille sur l’île de Jersey. Son frère Alastair, qui a témoigné sur la chaîne ITV, évoque une « personne très gentille et aimante » ainsi qu’un « bourreau de travail ».

Abdel Mohsen Al-Sohaili

Cet économiste koweïtien devait se rendre au Caire pour une pause de trois jours, selon son neveu Masharei Al-Sohaili, cité par le New York Times. Père de « deux enfants tous deux handicapés », il était « heureux de venir », a confié ce proche.

Mahamat Seitchi

Jeune économiste formé au Cameroun, le Tchadien Mahamat Seitchi s’était envolé pour la France après avoir réussi le concours de la prestigieuse école militaire de Saint-Cyr-Coëtquidan (Morbihan), où il était élève officier, selon le journal tchadien Tchad Infos. Il se rendait à Ndjamena, au Tchad, en passant par Le Caire, pour assister à la cérémonie funéraire de sa mère, qui venait de mourir.

Son ami Mahamat Saleh Oumar, cité par le journal, se souvient d’un homme  « calme et travailleur » qui avait « plein de projets et d’ambition ». « Il aimait ses études. Il a brillé partout où il est allé », a renchéri un de ses oncles.

Geert Supré

Belge de 56 ans, père de trois enfants, il était originaire de Watervliet, un petit village en Flandre-Orientale. Directeur de l’entreprise de logistique Vanguard Logistics Services, il devait se rendre au Caire pour des raisons professionnelles, rapporte le média belge 7sur7.be. « C’était un citoyen de Watervliet de souche, quelqu’un de plutôt discret, très pris par son travail. Il a toujours habité dans le village. Toute la commune est en deuil et se veut solidaire avec sa famille », a réagi le bourgmestre, Franki Van de Moere, cité par le site.

Karim Swellam

Karim Swellam, 32 ans, habitait à Cergy (Val-d’Oise). Selon Le Parisien, le jeune homme a pris l’avion pour le Caire avec sa compagne — dont on ne connaît pas l’identité — pour assister à un mariage.

M. Swellam, né à Alexandrie, était le patron d’une entreprise de génie climatique et électrique domiciliée à Argenteuil. Il avait aussi été pompier volontaire de 2009 à 2015. Le commandant Sylvain Chateau, chef du centre de secours de la ville décrit une personne « très joviale », « fidèle à ses collaborateurs et très charismatique ».