Vol MS804 d’EgyptAir : ce qu’il faut savoir de sa disparition
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Le pénible travail d’identification des victimes du vol d’EgyptAir Paris-Le Caire a commencé mardi avec la comparaison de l’ADN des proches à des morceaux de corps repêchés, mais la recherche des boîtes noires s’annonce longue et difficile pour espérer élucider les raisons du crash.

« Des prélèvements ADN ont été effectués [au Caire] avec les familles pour déterminer l’identité » des victimes, précise un communiqué de la compagnie. De son côté, le ministère de l’aviation civile a annoncé que « 18 paquets de débris » avaient été envoyés à un laboratoire de criminologie au Caire, tandis que sur la zone du crash présumée, les avions et navires des armées égyptienne et française étaient mobilisés pour retrouver les deux boîtes noires.

Le vol MS804 est tombé pour une raison encore indéterminée jeudi entre la Crète et la côte nord de l’Egypte avec 66 personnes à bord, dont 30 Egyptiens et 15 Français, après avoir soudainement disparu des écrans radar.

La recherche spécifique des deux boîtes noires de l’A320 pourrait durer encore « plusieurs jours » en attendant le déploiement du matériel spécialisé. Cinq jours après le drame, les autorités attendent toujours de trancher entre l’hypothèse de l’acte criminel ou terroriste  et l’accident dû à une avarie.

Le directeur de l’institut médico-légal, Hicham Abdel-Hamid, a par ailleurs démenti des informations publiées mardi par certains médias, selon lesquelles l’analyse des parties de corps repêchées montrait qu’il y avait eu une explosion.

Aucune conclusion

Des experts et des sources proches de l’enquête ont également assuré à l’Agence France-Presse que les informations publiées dans la presse ne permettaient en aucun cas de tirer une quelconque conclusion sur les causes du crash.

« Dans un avion qui tombe, il y a forcément une explosion à un moment ou un autre, qui réduit l’appareil en pièces, que ce soit en l’air — le résultat d’une explosion due à une avarie ou un acte criminel —, ou quand l’appareil touche la mer, après une chute de 11 km de haut comme pour l’EgyptAir », a commenté une de ces sources. « Cela ne fait pas avancer l’enquête, à moins qu’on ne trouve une trace d’explosif, ce qui n’est pas le cas à ce stade », selon cette source.

Le Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA) avait déjà indiqué samedi que le système automatisé de l’appareil avait émis, près de trois minutes durant, des alertes signalant de la fumée notamment à l’avant de l’appareil et des défaillances des systèmes électroniques gérant les commandes de vol, réhabilitant la thèse de l’incident technique.

Jusqu’à vendredi soir, le gouvernement égyptien mais aussi la grande majorité des experts penchaient pour la thèse de l’attentat, six mois après l’explosion d’une bombe à bord d’un avion transportant des touristes russes qui venait de décoller d’une station balnéaire égyptienne. Cet attentat qui avait tué les 224 occupants de l’appareil avait été revendiqué quelques heures seulement après par la branche égyptienne du groupe Etat islamique (EI). Or, cinq jours après le drame du Paris-Le Caire, il n’y a eu aucune revendication.