Antoine Griezmann, après son deuxième but en huitième de finale face à l’Irlande, le 26 juin 2016 au Parc OL de Décines. | JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP

La lumière est venue d’Antoine Griezmann, comme dirait l’autre. Un doublé en trois minutes de l’attaquant de l’Atlético de Madrid, dimanche après-midi au Parc OL de Décines (Rhône), a permis à l’équipe de France de renverser l’Irlande (2-1) et de se qualifier pour les quarts de finale de l’Euro, où elle retrouvera l’Angleterre ou l’Islande, dimanche prochain au Stade de France. On imagine sans peine l’immense soulagement de Didier Deschamps et ses hommes, tant la rencontre a parfois eu des airs de calvaire.

En début de tournoi, les Bleus nous avait habitués à des fins de match à frissons. Il n’a pas fallu attendre une minute pour en vivre un très pénible : on jouait depuis cinquante-neuf secondes quand Paul Pogba, revenu comme un dératé combler les trous que la première offensive verte avait creusés dans la défense bleue, faucha Shane Long dans la surface. Penalty. Brady, poteau rentrant. 1-0.

Paul Pogba accroche Shane Long, et concède un penalty dès la première minute de jeu face à l’Irlande, le 26 juin 2016 au Parc OL. | MAX ROSSI / REUTERS

Et subitement, 5 000 Irlandais se sont mis à faire plus de bruit que 55 000 Français, tandis que les boys in green battaient sans doute un record du monde en se mettant à jouer la montre à quatre-vingt-huit minutes du coup de sifflet final. Les techniciens en maillot bleu se sont alors cassé les dents sur les tacherons en maillot blanc, et on s’est dit qu’après les Croates la veille face au Portugal, les Français allaient apprendre à leurs dépens que ce ne sont pas toujours les plus beaux qui gagnent.

Duffy enlevait de l’occiput un ballon que Giroud, sur un centre de Griezmann, s’apprêtait à catapulter dans le but (12e), Griezmann lui-même, de la tête (18e) puis de l’extérieur de la surface (22e), faisait briller Randolph, avant que Pogba, maltraité par les rugueux milieux adverses tout au long de la rencontre, ne voie son magnifique coup franc sorti en catastrophe de la lucarne par le portier irlandais (23e).

Kanté et Rami suspendus pour les quarts

Plus grand-chose jusqu’à la pause, hormis deux cartons jaunes dont l’équipe de France se serait bien passé : Kanté (27e) puis Rami (44e), qui avaient déjà été avertis depuis le début du tournoi, seront absents lors du quart de finale qui semblait, à la mi-temps, échapper aux Bleus, rentrés sous d’inévitables sifflets aux vestiaires.

Deschamps décidait de remplacer Kanté par Coman d’entrée de seconde période, basculant ainsi en mode attaque totale. La stratégie allait s’avérer payante moins d’un quart d’heure plus tard.

Une tête de près de Koscielny (48e) puis une frappe de loin de Matuidi (55e) annonçaient la menace tricolore, que Griezmann allait mettre à exécution. D’une splendide tête décroisée, seul au point de penalty, à la réception d’un centre de Sagna (1-1, 58e). Puis d’un petit coup de patte gauche, après une ouverture de Koscielny parfaitement remise de la tête par Giroud (2-1, 61e)

En trois minutes, les Bleus venaient de retomber sur leur pattes, mais ils seraient peut-être restés la tête à l’envers si Lloris, capitaine-record des Bleus (55e brassard aujourd’hui, un de plus que Didier Deschamps) n’avait pas sauvé la patrie quelques minutes plus tôt en ôtant du bout du gant un ballon qui filait vers Long, seul au second poteau (52e).

Au bout d’une heure d’angoisse, la partie avait basculé en faveur des Français. Et elle n’avait plus aucune chance de leur échapper lorsque Duffy, quelques minutes après le doublé de Griezmann, fut expulsé pour avoir fauché, juste devant la surface, l’attaquant de poche qui filait seul vers le hat-trick (66e). Dans les arrêts de jeu, Griezmann, encore lui, manqua de creuser l’écart. Peu importe, il y a longtemps que les Irlandais ne représentaient plus le moindre danger.

Les Bleus signent donc pour au moins une semaine supplémentaire à Clairefontaine, puisqu’il devront attendre dimanche prochain, 21 heures, pour disputer leur quart de finale à Saint-Denis. Et ils devront attendre 24 heures pour connaître leur prochain adversaire : l’Angleterre et l’Islande jouent lundi soir (21 heures) à Nice pour obtenir le droit de tenter de faire chuter le pays hôte.