La France n’augmente pas sa contribution au Fonds mondial contre le sida
La France n’augmente pas sa contribution au Fonds mondial contre le sida
Le Monde.fr avec AFP
Les associations de lutte contre le sida regrettent « le choix mortifère de l’inaction » de François Hollande et craignent une reprise de l’épidémie faute de financements suffisants.
Stand de Sida info service, le 5 juillet 2003 à l'hippodrome de Longchamp près de Paris, lors de la 5e édition de Solidays, le festival de musique organisé par l'association Solidarité sida, dont les fonds servent à la lutte contre le sida. | STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
La France maintiendra sa contribution au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme à hauteur de 1,08 milliard d’euros pour la période 2017-2019, soit 360 millions d’euros par an, a annoncé François Hollande dimanche 26 juin au soir.
Cette contribution « témoigne de l’engagement sans faille de la France dans le combat contre les grandes pandémies et pour le renforcement des systèmes de santé, notamment dans les pays d’Afrique », a fait savoir l’Elysée alors que s’achevait la 18e édition du festival Solidays. « Deuxième donateur du Fonds mondial, la France est aussi le premier soutien financier de la centrale d’achat de médicaments Unitaid, grâce aux financements innovants pour le développement », selon l’Elysée.
Le président de la République a appelé à « la mobilisation générale de la communauté internationale, afin que la conférence de reconstitution du Fonds mondial pour les trois prochaines années (…) soit un succès et permette de sauver des millions de vies ». Il s’en entretiendra lundi avec Bill Gates, dont la fondation est un acteur de l’aide au développement dans la santé.
Un risque de « reprise de l’épidémie »
Les associations de lutte contre le sida, Aides, Act-up Paris et Coalition PLUS ont demandé de leur côté au président de « se ressaisir en annonçant une augmentation de la contribution de la France » lors de cette conférence, qui réunira l’ensemble des Etats donateurs le 16 septembre à Montréal, au Canada.
Elles ont regretté que la France se contente de maintenir sa contribution, « alors que l’ONU a prévenu qu’avec une stagnation des financements internationaux l’épidémie de VIH repartirait à la hausse ». « Cela brise une dynamique de mobilisation financière de tous les pays riches et risque de signer la reprise de l’épidémie mondiale du sida, provoquant la mort de milliers de malades », déplorent-elles, alors que « ce sont déjà 100 000 personnes qui en meurent et 160 000 autres qui en sont infectées, chaque mois ».
Les associations accusent François Hollande d’avoir « fait le choix mortifère de l’inaction durant tout son mandat présidentiel ».
« La décision de François Hollande de maintenir la contribution française est d’autant plus incompréhensible que les spectaculaires progrès réalisés depuis quinze ans contre le VIH permettent d’envisager la fin de l’épidémie d’ici à 2030. (…) Pour cela, l’ONU évalue un besoin supplémentaire de 6 à 7 milliards de dollars par an – soit seulement 0,01 % du PIB mondial. »