Notre-Dame-des-Landes : le flou des sondages
Notre-Dame-des-Landes : le flou des sondages
Par Salomé Vincendon
Les sondages autour de l’aéroport, qui fera l’objet d’un référendum local en Loire-Atlantique, ont été réalisés à l’échelle de la région, voire du pays entier. Des choix qui n’ont pas grand sens.
Les sondages autour de l’aéroport, qui fera l’objet d’un référendum local en Loire-Atlantique, sont très souvent faits au niveau de la région, voire du pays entier. | LOIC VENANCE / AFP
« Etes-vous favorable au projet de transfert de l’aéroport de Nantes-Atlantique sur la commune de Notre-Dame-des-Landes ? », c’est la question simple à laquelle près de 970 000 habitants de la Loire-Atlantique devront répondre ce dimanche.
Critiqué, le référendum local consultatif a tout de même été validé par le Conseil d’État il y a deux jours, mais les sondages pour connaître l’avis des Français sur le sujet courent déjà depuis novembre.
Peut-on prévoir le résultat ? Le département de Loire-Atlantique, pourtant pleinement concerné, n’a été consulté qu’une seule fois, par l’Ifop en mars 2016. La population interrogée s’est alors prononcée en faveur de l’aéroport à 58 %. C’est aussi le cas pour le reste de la région Pays de la Loire qui, à chaque fois qu’elle est interrogée, se prononce majoritairement en faveur de l’aéroport.
Il existe ici un premier biais : parmi les personnes qui se prononcent, impossible de prévoir combien iront effectivement voter et combien s’abstiendront. Néanmoins, on sonde ici la population susceptible de voter.
Localement, le oui en tête
Mais le département n’a pas, loin de là, été le plus souvent sondé. Des enquêtes d’opinion ont été réalisées également sur toute la région Pays de la Loire. Ce qui peut se justifier : longtemps, il était question d’un référendum local sans que l’on sache encore qui allait être appelé à voter.
Mais les sondeurs ont également posé la question à un niveau plus large, voire national, sachant donc que ces populations ne voteraient pas. Et plus on s’éloigne de la Loire-Atlantique, plus les gens interrogés sont contre le projet.
Nationalement, le contre l’emporte
En avril, le sondage de l’Ifop commandé par l’association Agir pour l’environnement est tout de même allé jusqu’à interroger les régions limitrophes des Pays de la Loire pour connaître leur avis sur le sujet. Ainsi on apprend que la Bretagne est à 50 % opposée au projet (38 % pour), et qu’en région Poitou-Charentes, 57 % des habitants sont contre (24 % pour). Ce qui n’a pas grand sens, puisque les habitants de ces régions ne voteront pas.
Le dernier sondage a été réalisé par OpinionWay en juin et donne 60 % des Français opposés au projet de Notre-Dame-des-Landes, et 39 % pour. Un résultat qui n’a pas vraiment d’incidence puisque les répondants ne voteront pas. L’association France nature environnement, qui a réclamé ce sondage, avance que tout le pays est concerné par la décision, car le projet sera financé « par les collectivités et […] l’Etat, donc par les contribuables ». Dans ces conditions, l’ensemble de la population devrait, selon eux, avoir voix au chapitre. Mais encore une fois, ce ne sera pas le cas le 26 juin.