Rodrigo Maia, du parti de droite DEM, lors d’un discours à la chambre des députés, le 13 juillet 2016, au Brésil. | UESLEI MARCELINO / REUTERS

Il est un fervent allié du président par intérim, Michel Temer. Rodrigo Maia, du parti de droite DEM, a été élu, jeudi 14 juillet, par le Congrès des députés du Brésil. Il a été choisi avec 285 voix sur 460 au second tour, devenant ainsi le premier personnage dans l’ordre de succession présidentiel.

Rodrigo Maia, 46 ans, succède à Eduardo Cunha, démissionnaire et fer de lance de la procédure de destitution de la présidente du Brésil Dilma Rousseff, accusée d’avoir maquillé les comptes publics.

« Nous allons essayer de gouverner avec simplicité », a déclaré M. Maia, qui s’est réjoui, lors de son premier discours après son élection, d’« avoir l’opportunité de présider les travaux ».

« Nous devons dialoguer, nous avons une ligne directrice [principalement économique, venant du président Temer], qui est importante pour le Brésil, mais nous avons également une ligne de conduite de la société qui doit être débattue. »

M. Cunha acculé

Le prédécesseur de Rodrigo Maia, M. Cunha, avait été élu président de l’Assemblée en février 2015. Le député évangélique ultraconservateur, qui incarnait l’aile dure du grand parti centriste PMDB, du vice-président Michel Temer, était suspendu de ses fonctions de président de la chambre basse depuis le début de mai pour entrave à la justice.

Visé par de multiples accusations de corruption dans le cadre du scandale Petrobras, soupçonné notamment d’avoir alimenté un compte secret en Suisse avec des pots-de-vin de plusieurs millions de reais, M. Cunha a finalement démissionné de la présidence de l’Assemblée nationale le 7 juillet.

Le système gangrené

Ces révélations avaient jeté une fois de plus le discrédit sur une élite politique engloutie dans l’opération « Lava Jato » (« lavage ­express »), cette enquête sur le scandale de corruption lié au groupe public Petrobras.

Quelques semaines après qu’il a pris ses fonctions, le gouvernement du président par intérim, Michel Temer a dû se séparer de deux ministres. Romero Juca, tombé le 23 mai après la divulgation d’écoutes compromettantes. Puis Fabiano Silveira, ministre de la transparence, qui a démissionné le 31 mai.

Les soupçons se multiplient contre le président du Sénat, Renan Calheiros (PMDB), les doutes grandissent vis-à-vis du candidat de l’opposition à la présidentielle de 2014, Aecio Neves, du Parti social-démocrate brésilien (PSDB). Plus d’un tiers des parlementaires font l’objet de poursuites ou d’investigations judiciaires, selon le site Congresso em Foco. La probité de la Cour suprême elle-même est questionnée.