Réseaux sociaux : une difficile modération des contenus violents
Réseaux sociaux : une difficile modération des contenus violents
LE MONDE ECONOMIE
Malgré les systèmes de modération mis en place par Google, Twitter et Facebook, photos et vidéos choquantes de l’attentat de Nice continuent de circuler.
Comme lors des précédents attentats, les citoyens se sont emparés des réseaux sociaux pour publier des images et des vidéos du massacre qui a frappé la ville de Nice, faisant 84 victimes selon le dernier bilan, jeudi 14 juillet. Malgré les systèmes de modération normalement mis en place par Google, Twitter et Facebook, photos et vidéos choquantes continuaient de circuler au lendemain de l’événement. Vers 12 heures, une vidéo prise la veille par un anonyme sur la promenade des Anglais circulant au milieu des corps ensanglantés était toujours disponible sur Instagram, Twitter et YouTube.
Sur Instagram (Facebook), on pouvait voir au même moment une autre vidéo similaire montrant des corps cachés sous les draps. Sans compter les nombreuses photos de cadavres toujours présentes dans la matinée de vendredi. Sur le réseau social Periscope, propriété de Twitter, la vidéo d’un anonyme filmant depuis sa fenêtre l’arrivée des secours et faisant le décompte du nombre de morts était, elle aussi, toujours accessible.
Même si depuis les attentats de Charlie Hebdo, les géants du Net ont renforcé leurs équipes de modération et leurs liens avec le gouvernement, force est de constater que le filtrage et la suppression de contenus violents restent imparfaits. Pourtant, toutes les équipes sont à pied d’œuvre depuis la nuit. Google affirme avoir déjà supprimé de YouTube plusieurs vidéos montrant des corps sur signalement des internautes. Dans la soirée la veille, le site de partage de vidéos avait aussi répondu à une requête du gouvernement lui demandant de retirer un contenu. Certaines des vidéos mises en ligne par des médias officiels faisaient également l’objet d’un avertissement.
Déficiences de l’application officielle SAIP
Même mobilisation chez Facebook qui a également rendu indisponibles de nombreux contenus. Selon le journaliste de RFI spécialisé sur les questions de djihadisme David Thomson, la « principale page francophone de l’Etat islamique avait été désactivée cette nuit ».
A 12 h 30, on ne savait pas si Twitter avait également supprimé des vidéos.
En parallèle, les réseaux sociaux ont aussi pallié les déficiences de l’application du gouvernement, SAIP, censée alerter les concitoyens sur les risques d’attentats. Ainsi, vers minuit trente, l’application ne rendait toujours pas compte des événements de Nice. Seul message visible mis en ligne à 1 h 34 du matin, une simple « alerte attentat » conseillant au public de « rester à l’abri », et mentionnant l’ouverture d’une cellule d’accueil des familles au Centre universitaire méditerranéen.
En attendant, le Safety Check de Facebook, qui permet de se signaler en sécurité, avait été activé vers minuit et demi. De son côté, Google avait mis en place sur Google Now, son outil d’intelligence artificielle disponible Android, deux cartes destinées aux habitants de Nice et de sa région, diffusant les informations de la préfecture de police.