Pour les réfugiés syriens en Turquie – 2,7 millions selon l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) – le coup d’Etat en cours, dans la nuit du vendredi 15 au samedi 16 juillet est une très mauvaise nouvelle. Même si le président turc Recep Tayyip Erdogan avait durci sa position à leur encontre depuis la crise des migrants de l’été dernier, en verrouillant notamment la frontière avec la Syrie, il restait apprécié par les réfugiés, du fait de sa ligne politique très hostile à Bachar Al-Assad.

De nombreux groupes armés syriens, en particulier ceux affiliés à l’Armée libre syrienne, la branche modérée de l’insurrection, disposent de bureaux dans les villes du sud de la Turquie, comme Gaziantep, Antakya et Reyhanli. Leurs chefs disposent de laisser passer qui leur permettent de circuler librement entre ces villes et la région d’Alep. C’est par la Turquie qu’ils sont ravitaillés en armes, avec l’approbation des services secrets turcs.

Début juillet, le président Erdogan avait même rendu public un projet visant à accorder la citoyenneté turque à quelques centaines de milliers de réfugiés. Il est donc à craindre que cette population, d’une manière ou d’une autre, fasse les frais du coup d’Etat, si celui-ci réussit. Inversement, pour le régime Assad, le renversement d’Erdogan serait une très bonne nouvelle, même si il y a quelques jours, son premier ministre a évoqué une possible normalisation entre Ankara et Damas.