La tentative de coup d’Etat lancée par une portion de l’armée, vendredi 15 juillet, en Turquie est suivie avec beaucoup d’attention au plan international. Car il s’agit d’un pays hautement stratégique : influent auprès du monde musulman, au creuset de régions diverses comme le Moyen-Orient, le Caucase, l’Asie centrale et l’Europe, où se jouent des enjeux politiques et économiques, notamment pour les approvisionnements en énergie. La Turquie est l’un des piliers de l’Alliance Atlantique et a ouvert des négociations pour adhérer à l’Union européenne.

Le gouvernement grec « suit la situation » chez son voisin avec « attention et sang-froid », a confié dans la soirée une source gouvernementale à Athènes à l’Agence France-Presse. Selon The Wall Street Journal, une réunion d’urgence de l’état-major est en cours. Un peu plus tôt, le ministère de la défense avait fait savoir que le ministre Panos Kammenos attendait que la situation se clarifie. La chaine publique Ert1 a interrompu ses programmes pour rendre compte en direct des évolutions en Turquie.

La chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini a appelé quant à elle à la « retenue » et au « respect des institutions démocratiques » dans le pays.

« En contact constant avec la délégation de l’UE à Ankara et Bruxelles depuis la Mongolie [où la haute-représentante se trouve pour un sommet UE-Asie]. Appel à la retenue et au respect pour les institutions démocratiques. »

Même son de cloche côté russe, où le ministre des affaires étrangères, Sergueï Lavrov exhorté les acteurs de la crise politico-militaire turque à éviter « tout affrontement meurtrier ». « Les problèmes doivent être résolus dans le respect de la Constitution », a-t-il poursuivi au cours d’une conférence de presse commune avec son homologue américain John Kerry.

Le président des Etats-Unis Barack Obama est lui aussi informé par ses conseillers de l’évolution de la situation. « Le président continuera à être informé régulièrement », a déclaré Ned Price, porte-parole de l’exécutif américain.

Un diplomate israélien a confié au Monde qu’une cellule de crise était en place au ministère des affaires étrangères.