Le patrimoine mondial de l’Unesco accueille deux sites marins du Soudan et un désert tchadien
Le patrimoine mondial de l’Unesco accueille deux sites marins du Soudan et un désert tchadien
Par Fanny Joachim
Le parc national de Sanganeb, la baie de Dungonab et le massif de l’Ennedi sont désormais reconnus « valeurs exceptionnelles pour l’humanité ».
Gravures rupestres dans le massif désertique d’Ennedi, au Tchad. | Tilman Lenssen-Erz
La 40e session du Comité du patrimoine mondial de l’Unesco s’est achevée précipitamment, dimanche 17 juillet à Istanbul, après la tentative de coup d’Etat survenue en Turquie dans la nuit du vendredi au samedi.
Conformément aux dispositifs de sécurité des Nations unies, le Comité a interrompu ses travaux trois jours avant la date prévue. La 40e session reprendra exceptionnellement à Paris en octobre afin de traiter les questions laissées en suspens, a annoncé l’organisation onusienne.
Mais les listes du patrimoine mondial et celle du patrimoine mondial en péril ont d’ores et déjà pu être entièrement révisées. Au total, 21 nouveaux sites ont été inscrits sur la liste de l’Unesco (12 sites culturels, 6 naturels et 3 mixtes), ce qui porte à 1 052 le nombre total de sites inscrits répartis dans 165 pays.
Mer Rouge et désert
Parmi eux, deux pays africains, le Soudan et le Tchad, ont fait leur entrée dans la liste du patrimoine mondial.
Récif corallien de la baie soudanaise de Dungonab, en mer Rouge. | PERGSA Photo Library
Le dossier soudanais englobe deux sites naturels distincts : le parc national marin Sanganeb, une structure de récifs coralliens isolée au centre de la mer Rouge et située à 25 km au large du littoral du Soudan ainsi que la baie de Dungonab avec l’île de Mukkawar, situées à 125 km au nord de Port Soudan. Ce dernier abrite récifs coralliens, mangroves, plages et îlots où cohabitent des populations d’oiseaux de mer, de mammifères marins, de requins et de tortues.
Le Tchad a quant à lui défendu le classement du massif désertique de l’Ennedi. Au fil des siècles, l’eau et le vent ont sculpté ce plateau formé de grès du nord-est du pays et découpé des canyons, des vallées, qui ont abouti à des paysages spectaculaires composés d’arches naturelles, de piliers rocheux, de pics et de falaises. Sur les surfaces rocheuses des grottes, canyons et abris, des milliers d’images ont été peintes et gravées, constituant l’une des plus grandes collections d’art rupestre du Sahara.
Du côté des sites en péril, la ville ancienne de Djenné, au Mali, a été reconnue comme menacée tout comme cinq sites libyens : l’ancienne ville de Ghadamès, les sites archéologiques de Cyrène, de Leptis Magna et de Sabratha ainsi que les sites rupestres du Tadrart Acacus.
La ville ancienne de Djenné, au Mali, classée « en péril » par l’Unesco en 2016. | FRANCOIS XAVIER MARIT/AFP
L’Unesco a annoncé, dimanche, que la 41e session du comité du patrimoine mondiale aurait lieu en juillet 2017 à Cracovie en Pologne, où la grande famille du patrimoine mondial pourrait de nouveau s’agrandir.