LOU RIHN

LA LISTE DE NOS ENVIES

Cette semaine, un retour à la prime enfance grâce à la fantaisie « borderline » de Philippe Katerine, une exploration des « parcours secrets » du festival pop-rock-chanson-électro d’Aulnoye-Aymeries, le plaisir d’un beau soir au festival lyrique de Saint-Céré, et la (re)découverte de l’œuvre du guitariste américain Jeff Buckley, mort en 1997.

UNE VIDÉO : « 3 ans » de Philippe Katerine

Katerine - 3 ans [Clip]
Durée : 02:44

Le truculent Philippe Katerine vient encore de frapper. Pour son troisième titre extrait de son dixième album paru au printemps, l’intimiste Le Film (Cinq7/Wagram), l’auteur-compositeur, interprète, acteur, réalisateur et écrivain n’a pas hésité à enfiler un vêtement de nouveau-né. Avec sa fantaisie « borderline » et son sens de l’observation affûté, il chante l’innocence d’un enfant de moins de 3 ans, sous l’apparat d’une délicate comptine au piano, un brin inquiétante il faut l’avouer. Et de fait, sa vidéo, réalisée avec une économie de moyen drôlissime, rappellera à certains les joies et mystères de voir grandir leur progéniture. Franck Colombani

DEUX FESTIVALS :

  • Les Nuits secrètes à Aulnoye-Aymeries, du 29 au 31 juillet

Affiche du festival Les Nuis secrètes à Aulnoye-Aymeries. | DR

Le précieux festival pop-rock-chanson-électro Les Nuits secrètes, organisé à Aulnoye-Aymeries (Nord) et ses environs fêtera sa quinzième édition du vendredi 29 au dimanche 31 juillet. Avec toujours ses fameux « parcours secrets », durant la journée et en début de soirée, pour amateurs de surprises musicales.

Après un court trajet dans un bus, dont les vitres ont été masquées, d’une dizaine de minutes à une petite demi-heure, le spectateur rejoint une chapelle, un champ, une grange, une place de village… pour un mini-concert, généralement en formule acoustique, soit de l’un des artistes ou groupes qui dans la soirée proposera son set régulier, soit d’un artiste ou groupe venu spécialement pour cette occasion. Plus classiquement, le festival se déploie en soirées sur deux espaces en plein air, la Grande Scène et la Scène du Jardin, et au club La Bonaventure.

Avec cette année une particularité, la tarification des concerts de la Grande Scène, jusqu’alors en accès libre. Comme l’indiquent l’association organisatrice « une baisse de financements ne nous a pas permis d’équilibrer notre budget en 2015. Sans autre solution, nous voilà dans l’obligation de rendre l’accès à la Grande Scène payant. A petit prix toutefois, ce sont d’ailleurs les moins chers de l’offre estivale. » De fait, 28 euros pour voir et entendre Selah Sue, The Shoes, Alice On The Roof, Lilly Wood and The Prick et General Elektriks le premier soir, vendredi 29 juillet, c’est on ne peut plus raisonnable − même tarif pour les deux jours suivants.

Sont aussi programmés durant les trois jours le trio australien Jagwar Ma, Alain Souchon et Laurent Voulzy, le quartette féminin Hinds venu d’Espagne, les groupes Mickey 3D, Deluxe, Feu ! Chatterton ou Ludwig Von 88, historique de la scène punk-alternative française des années 1980 et 1990, Flavien Berger, Quentin Dupieux dit Mr Oizo, 2 Many Dj’s… En tout près d’une cinquantaine de concerts. Sylvain Siclier

Les Nuits secrètes à Aulnoye-Aymeries (Nord). Du 29 au 31 juillet. De 21 € (prévente) à 28 € pour la Grande Scène, de 14 € (prévente) à 18 € pour la Scène du Jardin, 10 € pour La Bonaventure, 6 € pour les Parcours secrets. Forfaits de 30 € à 85 €. Tél. : 03-27-53-63-87.

  • Festival de Saint-Céré, du 30 juillet au 14 août

Affiche du Festival de Saint-Céré. | DR

Elles sont des filles de peu ou de rien, ont pour nom Violetta la dévoyée, Jenny des Lupanars ou bien encore la Périchole, chanteuse de rue de son état. Toutes incarnent l’amour, chantent parfois la mort, mais la vie qui les anime est celle que portent le sacrifice sublime de Verdi, le désespoir gouailleur de Kurt Weill ou la faconde d’Offenbach.

Elles feront les beaux soirs lyriques de la 36e édition du festival lyrique de Saint-Céré (Lot), voulu par son fondateur, Olivier Desbordes, comme un lieu d’expérience et de prise de risque pour de jeunes chanteurs en devenir, et, pour le public, un vaste forum où l’opéra accepte la confrontation avec un public large et populaire.

Les amateurs de musique sacrée se régaleront avec la Petite messe solennelle de Rossini et les cantates de Bach, tandis que les fondus de voyages appareilleront pour le Brésil, l’Andalousie ou l’Orient, sans oublier de passer par la case jazz ou le cinéma en chansons. Marie-Aude Roux

Festival de Saint-Céré au château de Castelnau, au château de Saint-Laurent-les-Tours, à la cathédrale de Cahors, à l’abbatiale de Beaulieu, à la cathédrale de Tulle, à la cour de l’archidiaconé à Cahors… Du 30 juillet au 14 août. De 13 € à 54 €. Tél : 05-65-38-28-08.

UN SITE : écouter en ligne la collection de disques de Jeff Buckley

Capture d’écran du site JeffBuckleyCollection.com. | DR

Depuis 2012, des admirateurs du regretté DJ anglais John Peel, mort en 2004, ont entrepris de numériser sa gigantesque collection de vinyles. Un travail de longue haleine : à ce jour, seulement 2 679 disques parmi les 106 000 recensés, ont été numérisés sur le site johnpeelarchive.com.

C’est au tour maintenant de feu le chanteur et guitariste américain Jeff Buckley de faire l’objet d’une initiative similaire. Quelques mois après la parution d’un album de reprises intitulé You and I, la major du disque Sony Music vient de mettre en ligne un site interactif permettant de découvrir et d’écouter la collection personnelle de l’auteur du mythique et unique Grace, mort noyé en 1997 à l’âge de 30 ans.

Un travail d’archivage moins fastidieux que celui effectué pour John Peel : un peu plus de 300 disques ont précisément été choisis par le label Legacy Recordings, en collaboration avec la mère du chanteur, Mary Guibert.

Le site, accessible à l’adresse JeffBuckleyCollection.com, présente les albums classés par ordre alphabétique. Un extrait de chaque morceau est mis à disposition des internautes, par le biais de la plateforme de streaming Spotify. Si on trouve sur l’étagère virtuelle bon nombre de classiques de David Bowie à Bob Dylan en passant par les Beatles, ainsi que les auteurs qu’il a repris comme Edith Piaf, Genesis, Led Zeppelin, Jimi Hendrix ou les Smiths, le cadre du rock académique est largement dépassé, tant les goûts du chanteur couvrant quatre octaves se veulent éclectiques.

Jeff Buckley vouait notamment une passion aux voix féminines, que ce soit celles du rock gothique telles que les Cocteau Twins et Siouxie and The Banshies, ou les grandes figures du jazz, comme Ella Fitzgerald et Billie Holiday.

Il y a aussi un grand nombre de disques de Miles Davis, John Coltrane, Charles Mingus et Duke Ellington. Mais aussi du blues (Mississipi John Hurts, Muddy Waters et Robert Johnson), du reggae (Bob Marley et Peter Tosh) de la folk (Fairport Convention, Nick Drake) ou encore de la musique soufi (le maître pakistanais Nusrat Fateh Ali Khan, que Buckley vénérait particulièrement).

Autre découverte, la rebellion punk, assez loin de son univers, figure en bonne place avec les pionniers de The Clash et les Dead Kennedys, mais aussi celle métissée des Bad Brains et Fishbone. Finalement, la seule absence sujette à question s’avère celle des disques de son père Tim, chanteur folk des années 1970, décédé également trop tôt en 1975, à l’âge de 28 ans. Car si le fils ne l’a que très peu connu, il lui rendit pourtant un vibrant hommage sur scène au début de sa carrière. F. C.

A RÉSERVER : Maxwell et Mary J. Blige au Zénith de Paris le 16 octobre

Affiche du King + Queen of Hearts World Tour de Maxwell et Mary J. Blige. | DR

Marvin Gaye avec Mary Wells, Kim Weston, Tammi Terrell ou Diana Ross, Donny Hathaway avec Roberta Flack, Isaac Hayes et Dionne Warwick… Régulièrement le monde de la soul music a proposé des duos chanteur/chanteuse pour des enregistrements et des concerts.

C’est à cette tradition que l’on peut rattacher celui qui unira, le temps d’une tournée intitulée King + Queen of Hearts World Tour, Maxwell et Mary J. Blige. Le roi et la reine passeront par l’Europe en octobre et pour la France au Zénith de Paris, le 16 octobre. Sans que l’on sache pour l’heure si le premier, dont le nouvel album blackSUMMER’Snight (Columbia/Sony Music) vient de paraître et la seconde, dont The London Sessions (Capitol) remonte à 2014, auront chacun une partie du spectacle en solo puis se retrouveront pour quelques chansons, ou bien si le concert se fera entièrement à deux. S. Si.

Zénith de Paris, dimanche 16 octobre, à 20 heures. De 67,50 € à 89,50 €. Réservations sur le site Gérard Drouot Productions, Zénith de Paris et société de billetterie en ligne.