Jacob Appelbaum. | TOBIAS KLENZE / CC-BY-SA 4.0 VIA WIKIMEDIA COMMONS

Près de deux mois après la démission de Jacob Appelbaum du projet TOR, une enquête interne vient appuyer les accusations de harcèlement et d’agressions sexuelles pesant sur lui. Au début de juin, ce spécialiste de la cryptographie, impliqué dans le projet TOR – The Router Onion, qui permet de naviguer anonymement sur Internet –, avait fait l’objet d’une série d’accusations anonymes publiées en ligne lui imputant viols, harcèlements et menaces. Dans un communiqué, la directrice du projet TOR, Shari Steele, avait annoncé le lancement d’une enquête interne.

Celle-ci a finalement rendu ses conclusions. Dans un nouveau communiqué publié mercredi 27 juillet, Shari Steele assure que « plusieurs personnes, appartenant ou non au projet TOR, ont rapporté avoir été humiliées, intimidées, harcelées ou terrorisées par Jacob, et certaines ont subi un comportement sexuellement agressif de sa part ». Vague, le communiqué ne fait pas mention explicitement des accusations de viol qui avaient aussi été portées contre M. Applebaum dans des témoignages publiés en ligne. Le texte ajoute, sans donner de noms, que « l’enquête a aussi permis d’identifier deux autres personnes ayant eu un comportement inapproprié, et qui ne sont désormais plus impliquées dans le projet TOR ».

Jacob Appelbaum nie en bloc

Peu après sa démission, Jacob Appelbaum avait nié en bloc ces accusations, et s’était défendu dans un message publié sur Twitter : « Je veux être très clair : ces accusations d’agression sexuelles sont entièrement fausses », avait-il écrit. « Je suis prêt à utiliser tous les recours légaux, si nécessaire, pour défendre ma réputation contre ces accusations calomnieuses. »

Proche de WikiLeaks, Jacob Appelbaum a également travaillé sur les documents rendus publics par Edward Snowden, et a donné ces dernières années de nombreuses conférences sur la cryptographie, la surveillance de masse et la liberté d’expression. Il a également signé ou cosigné de nombreux articles sur ces sujets, y compris dans Le Monde.

Shari Steele a annoncé mercredi que le projet TOR se dotait d’une politique anti-harcèlement, d’un « code de conduite » et d’un « conseil de communauté », pour faciliter la communication en cas de problèmes de ce type, ainsi que leur gestion. « Mettre des procédures en place est plus difficile pour le projet TOR que pour d’autres organisations, car notre équipe travaille en partenariat avec une communauté TOR très large, il y a beaucoup de personnes bénévoles ou qui travaillent pour d’autres organisations », a expliqué la directrice du projet.