Burundi : le Conseil de sécurité autorise le déploiement de 228 policiers de l’ONU
Burundi : le Conseil de sécurité autorise le déploiement de 228 policiers de l’ONU
Le Monde.fr avec AFP
Ces policiers seront envoyés « pour une période initiale d’un an ». Leur mission pourra être prolongée ou modifiée si la situation empire.
Le Conseil de sécurité a décidé vendredi 29 juillet de déployer progressivement 228 policiers de l’ONU au Burundi pour tenter de ramener le calme et de faire respecter les droits de l’homme. Aux termes d’une résolution proposée par la France et adoptée par le Conseil par onze voix pour et quatre abstentions (Chine, Angola, Egypte, Venezuela), ces policiers seront envoyés à Bujumbura et dans tout le Burundi « pour une période initiale d’un an ».
Leur mission pourra être prolongée ou modifiée si la situation empire. Ils seront chargés de « surveiller la situation en matière de sécurité » ainsi que le respect des droits de l’homme, en coordination avec quelques dizaines d’observateurs et d’experts militaires de l’Union africain déjà déployés.
Mais leur efficacité dépendra largement de la marge de manoeuvre que leur laisseront les autorités burundaises. Celles-ci n’ont pour l’instant accepté d’accueillir que 50 policiers. La résolution demande au gouvernement burundais de « coopérer pleinement » avec la force de police onusienne.
Dialoguer « d’urgence, de manière active et constructive »
Le Conseil exhorte aussi le gouvernement burundais à dialoguer « d’urgence, de manière active et constructive » avec tous les groupes d’opposition, y compris ceux qui se trouvent « hors du pays », pour mettre fin à la crise.
Ce dialogue est pour l’instant dans l’impasse, le gouvernement refusant de s’asseoir aux côtés d’opposants en exil qu’il accuse d’avoir fomenté une tentative de coup d’Etat en mai 2015. Une cérémonie d’ouverture du dialogue inter-burundais prévue le 12 juillet en Tanzanie avait ainsi été annulée.
Le Burundi est plongé depuis plus d’un an dans une profonde crise à la suite de la décision du président Pierre Nkurunziza de briguer un troisième mandat. Cette crise a déjà fait plus de 500 morts et poussé plus de 270.000 burundais à l’exil. Ces violences font craindre un génocide, comme celui qui a frappé le Rwanda voisin en 1994.