La judoka française Priscilla Gneto après sa disqualification au premier tour du tournoi olympique en -52 kg, le 7 août, à Rio de Janeiro. | JACK GUEZ / AFP

« La plus belle des cartes de visite pour Paris 2024, ce sont les performances de nos athlètes ici à Rio 2016 », déclarait le jour d’ouverture des Jeux, la maire de Paris, Anne Hidalgo, aux côtés de François Hollande. Il faut espérer, pour les soutiens de la candidature parisienne à l’organisation des Jeux olympiques, qu’elle ait d’autres atouts dans sa manche. Car le premier week-end des JO 2016 n’a été, pour la délégation française, qu’une succession de déceptions.

Il a fallu attendre la dernière épreuve dans la nuit de dimanche à lundi, le relais 4 × 100 m, pour ouvrir le compteur de médailles mais pas dans la couleur attendue. Une course contre la montre est engagée pour égaler le record de Pékin de 41 médailles, objectif fixé par Denis Masseglia, président du Comité olympique français. La délégation est en retard sur Londres (quatre médailles après deux journées de compétition), Pékin (trois) ou Athènes (cinq). En retard, aussi, sur les pronostics, très optimistes, du journal L’Equipe, qui recensait sept chances de médaille françaises lors de ce premier week-end olympique.

« Il y a des contre-performances, c’est vrai, et pour l’instant on n’a pas d’heureuse surprise qui compense, constate M. Masseglia, qui assure néanmoins qu’aux Jeux, en général, tout se compense sur la durée. »

Au-delà du simple bilan chiffré, c’est la manière qui a déçu pour beaucoup d’entre eux. Céline Goberville, qui avait amené à la France sa première breloque (argent) à Londres, n’a pas franchi les qualifications dimanche sur le tir à 10 mètres. Les judokas Walide Khyar et Priscilla Gneto ont été éliminés très tôt à cause d’erreurs évitables.

« Nos forces vives vont entrer en lice »

Le judo, moteur traditionnel de la délégation tricolore, refuse tout alarmisme malgré trois combats remportés seulement. Teddy Riner est de toute manière un antidote. « Nos forces vives vont entrer en lice, rappelle Jean-Claude Sénaud, directeur technique national du judo. Si la veille de Teddy [Riner, le 12 août], on n’a que lui à se mettre sous la dent, là, on pourra être inquiet. » L’escrime, reparti de Londres avec un zéro pointé, peut déjà craindre la même mésaventure à Rio.

Les sports collectifs ne sont guère plus rassurants avec les claques reçues par les basketteurs et volleyeurs pour leur entrée en lice, tandis que les handballeurs ont dû s’arracher pour disposer de la Tunisie (25-23). Les joueuses de rugby à VII ont été écartées en quarts de finale. Basketteuses et handballeuses sont jusqu’ici plus sereines et toujours invaincues.

De sorte que la délégation française a jusqu’ici fait parler d’elle autrement que par ses résultats : la blessure spectaculaire – double fracture tibia-péroné – du gymnaste Samir Aït-Saïd, à la réception d’un saut de cheval-d’arçons, a fait le tour du monde, et, en tennis, les favorites du tournoi de double féminin, Kristina Mladenovic et Caroline Garcia, ont expliqué leur élimination par un cafouillage de la Fédération française quant à leurs tenues. Pierre-Hugues Herbert et Nicolas Mahut, leurs homologues masculins, n’ont eux cherché aucune excuse à leur élimination surprise au premier tour. Ils auraient pourtant pu arguer de leur nationalité. Un argument que ne pouvaient invoquer ni les sœurs Williams ni Novak Djokovic, également sortis d’entrée.

JO : 120 ans qui ont fait l'Histoire
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