La Sierra Leone et le Liberia, éprouvés récemment par Ebola, ne sont pas à l’abri de nouvelles épidémies meurtrières à cause de l’absence d’eau courante et d’assainissement dans la majorité des foyers de ces deux pays. C’est le cri d’alarme lancé aujourd’hui par l’ONG WaterAid.

Au total, 37,4 % des Sierra-Leonais et 24,5 % des Libériens n’ont pas accès à l’eau potable, affirme WaterAid dans un communiqué reçu mardi par l’AFP.

Selon des chiffres officiels des deux pays, la Sierra Leone compte environ sept millions d’habitants et le Liberia environ 4,3 millions d’habitants, en majorité harassés par la pauvreté. D’après WaterAid, 86,7 % de la population en Sierra Leone et 83,1 % au Liberia manquent d’installations sanitaires de base.

« La souffrance des populations en Sierra Leone et au Liberia durant l’épidémie d’Ebola risque de se répéter, avec une nouvelle épidémie, s’il n’y pas d’actions pour améliorer l’approvisionnement en eau, les installations sanitaires et les règles d’hygiène dans les communautés, les familles et les établissements de santé », déclare Joe Lambongang, responsable par intérim de WaterAid pour ces deux pays, cité dans le communiqué.

« Ces dispositions basiques sont la première ligne de défense contre les maladies infectieuses comme Ebola. Demander à des professionnels de la santé de combattre une épidémie sans eau potable, des toilettes propres et un lieu pour se laver les mains est chimérique et expose inutilement leurs vies », affirme-t-il.

Le virus Ebola, apparu fin 2013 dans le Sud guinéen, a fait plus de 11 300 morts sur quelque 28 600 cas enregistrés, à plus de 99 % dans trois pays voisins : Guinée, Sierra Leone et Liberia.

Le 17 mars, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a annoncé l’arrêt de « toutes les chaînes de transmission initiales » de l’épidémie en Afrique de l’Ouest après la fin du dernier épisode de la maladie en Sierra Leone.

En Sierra Leone, selon des chiffres du ministère de la Santé, 30 % des décès chaque année sont dus à des maladies transmises par l’eau contaminée alors que de grands centres urbains, dont la capitale, Freetown, sont régulièrement confrontés à des pénuries d’eau.