Centrafrique : une épidémie de choléra mortelle près de la frontière avec la RDC
Centrafrique : une épidémie de choléra mortelle près de la frontière avec la RDC
Le Monde.fr avec AFP
Au moins dix personnes ont perdu la vie dans ce pays ravagé par trois ans de conflit.
Une épidémie de choléra a fait au moins dix morts en Centrafrique, pays déjà ravagé par trois années de conflit intercommunautaire, a annoncé mercredi la ministre de la santé, Fernande Ndjengbot.
Une « épidémie de choléra » dans la commune de Ndjoukou, localité située à une centaine de km au nord-est de Bangui, et frontalière de la République démocratique du Congo (RDC), a fait « au moins une dizaine de morts », a précisé la ministre.
Au total, dix-neuf cas ont été enregistrés dans la région depuis le début du mois d’août, dont un à Bangui, où il a été diagnostiqué par l’Institut Pasteur.
La ministre a assuré que toutes les dispositions avaient été prises pour endiguer l’épidémie et a invité la population à respecter « les mesures d’hygiène de base ».
Une épidémie de choléra avait déjà frappé la Centrafrique fin 2011, faisant au moins une vingtaine de morts dans la région de Bangui.
Economie dévastée par l’instabilité politique
La Centrafrique peine à se relever du conflit intercommunautaire qui a ravagé le pays - déjà l’un des plus pauvres de la planète - de 2013 à 2015 après le renversement du président François Bozizé entre rébellion Séléka et milices anti-Balaka.
La crise a fait plusieurs milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés, selon l’ONU.
Les principaux secteurs de l’économie ont été dévastés par l’instabilité politique et les nombreuses rébellions qui ont empêché le pays, pourtant riche en matières premières (uranium, diamants, bois, or), de se développer depuis l’indépendance en 1960.
Le pays, enclavé au cœur de l’Afrique centrale, est à 80 % rural. Près de 70 % de la population, qui s’élève à 4,8 millions d’habitants, vit en dessous du seuil de pauvreté, et en 2014, le revenu national brut par habitant s’élevait à 330 dollars, selon la Banque mondiale.