JO 2016 – basket : accrochés par la France, « les Cain-ri n’ont pas fait semblant »
JO 2016 - basket : accrochés par la France, « les Cain-ri n’ont pas fait semblant »
Par Clément Guillou (à Rio de Janeiro, Brésil)
Le sélectionneur français Vincent Collet se félicite de la montée en puissance de son équipe, matérialisée par la forte résistance opposée aux Etats-Unis (97-100).
Vincent Collet n’a pas trop envie d’affronter l’Espagne en quart de finale. | ANTONIO BRONIC / REUTERS
Comme l’Australie et la Serbie avant elle, la France a fait douter jusqu’aux ultimes minutes l’invicible équipe masculine des Etats-Unis (97-100). Sans Tony Parker, mis au repos pour un orteil un peu trop bleu. Pour Vincent Collet, presque pleinement content de ses joueurs - une gageure -, le match des Bleus témoigne qu’ils peuvent battre n’importe lequel des adversaires qui peut leur être proposé en quart de finale (Croatie, Argentine ou Espagne). Mais comme il connaît bien ses joueurs, il sait aussi que tous peuvent les battre.
Pourquoi Tony Parker n’a-t-il pas joué cet après-midi ?
Ca s’est décidé très tard, puisqu’il s’est échauffé. Tony est totalement apte, il n’a aucun souci, vraiment, mais il a demandé à ne pas jouer après l’échauffement parce que son orteil lui faisait un peu mal.
Thomas Heurtel l’a remplacé et a fait un gros match...
Il en avait déjà fait dans le tournoi. Il fait surtout une fin de match remarquable.
Pourquoi ne pas l’associer davantage à Tony Parker ?
Parce que notre sport n’est pas le handball. Je ne peux pas faire des changements permanents. En basket, il faut d’abord arrêter l’adversaire car si on ne le fait pas, il se passe ce qui s’est passé contre l’Australie (défaite 87-66) . En attaque, ce serait tout à fait possible, mais deux joueurs de petite taille en défense ce serait très vite compliqué. Si c’est l’Espagne au prochain tour, qui joue avec deux petits arrières, cela rend cette option possible. Même Tony est totalement convaincu que Thomas nous apporte beaucoup et qu’il a un grand rôle.
« Klay Thompson aurait pu marquer du centre-ville »
Klay Thompson a marqué 30 points avec une excellente réussite à trois-points face aux Français | Eric Gay / AP
Avez-vous envie d’affronter l’Espagne en quart de finale plus qu’une autre équipe ?
Oh non. Oh non....
Un peu moins ?
Oui, plutôt moins que plus. Mais je crois que pour les joueurs, c’est le contraire. Mais il faut qu’on arrête avec ça. Il faut qu’on soit en confiance, qu’on se dise qu’on peut affronter n’importe quel adversaire.
Ce qu’on a montré depuis mercredi est vraiment intéressant. Car les « cain-ri » n’ont pas fait semblant. On leur a posé de vrais problèmes, sur la mobilité, derrière le panier... Même défensivement on a fait des choses car ils ont mis beaucoup de tirs. Dans la raquette, on a marqué beaucoup plus de paniers qu’eux.
La différence s’est fait à trois points et aux lancers francs qu’on leur a accordés. On n’aurait pas dû le faire pour certains. Mais c’est une bonne répétition avant le quart de finale.
Quelle valeur accorder à ce match où les deux équipes sont déjà qualifiées ?
A ce moment là, on ne donne de valeur à rien... Les Américains n’ont pas joué plus ou moins que les matches précédents. Même lorsqu’ils n’étaient pas qualifiés, ils n’ont pas fait plus d’efforts que contre nous. Après, il faut s’attendre à ce qu’il y ait une montée e puissance de leur part.
Quand tu as de la patience, défensivement, ils font des erreurs, ils ont des oublis et donc tu en profites. Pour cela il faut construire, ne pas se précipiter. Si tu as l’intelligence de les étirer, de les faire travailler, ils font souvent des bêtises ce qui te permet de marquer. Si on est jusqu’au-boutiste, on peut se dire qu’on n’a pas de chance. Car Klay Thompson était à 4/25 à trois points avant ce match, et ce soir, il aurait pu marquer du centre-ville. Il en a mis deux ou trois sur lesquels je ne peux pas dire grand chose à mes joueurs. C’est la grande classe, mais ça fait partie du jeu.
En plus, par rapport à leurs matches contre l’Australie et la Serbie, les Américains se sont adaptés en jouant moins dans l’axe. On s’attendait à une réaction mais d’entrée de jeu on s’est mis à leur niveau.
« L’Argentine, ici, ça va être la fête du slip »
Pourquoi les Américains sont moins dominants qu’il y a quatre ans ?
Ils mettent toujours une pression défensive mais pour l’instant, je les trouve moins organisés qu’il y a quatre ans. Cela peut changer. Ils vont certainement progresser, parce qu’ils ont de grands coaches (Mike Krzyzewzski et Tom Thibodeau, ndlr). Ils ont gagné des matches de 30 points en préparation et sont arrivés en se disant qu’ils avaient de la marge... et à raison, puisqu’ils ont gagné leurs cinq rencontres. Ils vont monter en régime, on le verra dès les quarts de finale.
Par contre, ce qu’ils ont déclenché, c’est l’espérance. Dans la tête des équipes qui vont les jouer. S’ils rencontrent l’Argentine, ce qui est possible, il faudra qu’ils fassent un vrai match, car l’Argentine, ici, ça va être la fête du slip (sic). Il n’y aura pas beaucoup de « USA ! USA ! ».
Quel bilan faites-vous du premier tour de l’équipe de France ?
On a progressé, très clairement. On ne pouvait pas avoir le niveau du premier match, ce n’était pas totalement nous et il y a eu un effet de loupe car l’Australie a été exceptionnelle. Elle a continué à l’être ensuite et on s’est aperçu que c’était, pour moi, la meilleuré équipe du premier tour derrière les Américains.
Maintenant, tout est remis à zéro. Et nous sommes en ordre de marche pour aborder les quarts de finale. Quel que soit l’adversaire. Ils ont tous des grosses qualités et des faiblesses. On peut tous les battre et on peut malheureusement perdre contre tous.