Renaud Lavillenie dispute lundi la finale du saut à la perche à Rio. | FRANCK FIFE / AFP

On espère que Renaud Lavillenie est au-delà des superstitions. Dans le cas contraire, il faudrait éviter de lui rappeler qu’il a perdu les trois derniers grands championnats qu’il a disputés sur une piste bleue : les Mondiaux de Berlin (3e en 2009), de Daegu (3e en 2011) et de Moscou (2e en 2013). A Rio, rebelote, le bleu est omniprésent et s’insère jusque sur les sièges du Stade olympique. Mais l’honnêteté pousse à rappeler qu’il a déjà aussi perdu sur une piste de couleur traditionnelle, par exemple le rouge de Pékin l’an passé (3e).

Finalement, la victoire du perchiste français ne dépend que de lui. Le recordman du monde reste toujours le maître incontesté de la discipline. Cette saison, il possède les deux meilleures performances de la saison en extérieur : 5,96 m à Sotteville-lès-Rouen et 5,95 m à Angers. En salle, il a dépassé cet hiver les six mètres (6,03 m). « Si j’arrive à être à mon meilleur niveau et à donner tout ce qu’il faut, j’estime avoir une toute petite marge (…) J’arrive dans les bonnes dispositions pour gagner ce titre, et maintenant c’est à moi de faire ce qu’il faut pour l’avoir », explique Renaud Lavillenie.

La concurrence s’organise

Le perchiste du club de Clermont ne peut en aucun cas se relâcher. La concurrence s’organise derrière lui. En plein air, l’Américain Sam Kendricks (5,92 m) et le Canadien Shawnacy Barber (5,91 m) sont sur ses talons. A domicile, le Brésilien Thiago Braz da Silva (5,90 m) sera également à l’affût de la moindre défaillance. En salle, Barber a même franchi 6 m cette saison.

Saut 5,97 m de Renaud Lavillenie - JO Londres 2012
Durée : 00:18

A Londres, lors des JO 2012, Lavillenie s’était imposé à la suite d’un concours plein de suspense qui s’était joué sur le dernier saut. En passant à son troisième et dernier essai 5,97 m (record olympique), il remportait alors sa première médaille d’or olympique.

Onzième champion olympique de l’histoire de l’athlétisme français, Renaud Lavillenie vise une performance que même le grand Sergueï Bubka n’a jamais réalisée. En 1956 à Melbourne, l’Américain Bob Richards conservait son titre olympique acquis quatre ans plus tôt à Helsinki. Soixante après, en l’imitant, le septuple champion d’Europe assiérait encore un peu plus sa stature.

A 29 ans, il pourrait alors se lancer vers d’autres Jeux olympiques, ceux de Tokyo, où il n’aura que 33 ans. Et remporter pour la première fois, pourquoi pas à Londres en 2017, ces maudits championnats du monde, unique compétition qui lui échappe encore.