Jacqueline Sauvage renonce à faire appel de son maintien en prison
Jacqueline Sauvage renonce à faire appel de son maintien en prison
Condamnée à dix ans de réclusion pour le meurtre de son mari violent, elle avait bénéficié d’une grâce présidentielle en janvier. La justice a refusé sa libération conditionnelle.
Me Nathalie Tomasini et Me Janine Bonaggiunta, avocates de Jacqueline Sauvage, le 12 août 2016. | ALAIN JOCARD / AFP
Jacqueline Sauvage, condamnée à dix ans de réclusion pour le meurtre de son mari violent et ayant bénéficié d’une grâce présidentielle en janvier, renonce à faire appel de son maintien en prison, ont annoncé ses avocates, jeudi 18 août.
Elle est « épuisée de l’acharnement judiciaire à son encontre », ont indiqué Me Nathalie Tomasini et Me Janine Bonaggiunta.
Le 12 août, la décision du tribunal d’application des peines de Melun de refuser la libération conditionnelle de cette femme, victime des violences de son mari pendant 47 ans, avait créé la surprise. La grâce partielle, accordée le 31 janvier par le président de la République François Hollande, semblait en effet mettre irrémédiablement Jacqueline Sauvage sur la voie de la sortie de prison. Ses avocates avaient dénoncé une décision « purement politique ».
Vague de mobilisation
A 68 ans, Jacqueline Sauvage a déjà purgé plus de trois ans de sa peine de dix ans de réclusion, principalement au titre de la détention provisoire. Elle avait été reconnue coupable, en première instance comme en appel, d’avoir tué son époux — qui la battait depuis des années et avait violé ses filles — de trois coups de fusil dans le dos en 2012. L’avocat général avait demandé la confirmation de la condamnation, jugeant que « la légitime défense n’est absolument pas soutenable ».
Jacqueline Sauvage avait été transférée début février à la prison de Réau pour subir une expertise psychologique et médicale afin d’« évaluer » sa « dangerosité ». A l’issue de cette évaluation, la commission pluridisciplinaire des mesures de sûreté, où siègent notamment le préfet du département et un bâtonnier, avait émis un « avis défavorable » à sa libération.
La condamnation de la sexagénaire avait suscité une vague de mobilisation, et la demande de grâce présidentielle formulée par ses filles avait été appuyée par de nombreux parlementaires et personnalités. Une pétition « Libérez Jacqueline ! » avait recueilli 400 000 signataires dans toute la France.