Pau Gasol entouré de trois Américains au rebond. | MARK RALSTON / AFP

Et à la fin, ça passe. Comme depuis le début de son tournoi olympique, l’équipe américaine de basket n’a pas brillé, mais elle a fini par remporter sa demi-finale face à l’Espagne, 82 à 76. Le vainqueur de l’autre demi-finale, entre l’Australie et la Serbie, risque fort de connaître le même sort, dimanche à Rio.

Le choc annoncé, entre des Etats-Unis fébriles en poule et une Espagne ayant offert devant la France une démonstration de basket collectif, n’a duré que deux quart-temps. Les Américains avaient trop de ressources sur le banc pour que l’Espagne, qui a rapidement perdu son deuxième intérieur Nikola Mirotic, plombé par les fautes, tienne la distance.

Il s’agissait des derniers Jeux olympiques de l’immense génération espagnole : celle des Pau Gasol, Juan-Carlos Navarro et Rudy Fernandez, triple championne d’Europe et championne du monde en 2006. Seule nation à avoir rivalisé avec les Américains en finale des Jeux olympiques en 2008 et en 2012, elle tentera de finir sur une victoire et une troisième médaille olympique d’affilée dimanche.

Absence de jeu collectif

La « Dream Team », quant à elle, continue d’impressionner par son absence de jeu collectif, qu’elle compense par des tirs à trois points, reflet de la tendance en NBA. L’adresse extérieure est devenue essentielle dans la ligue, donc essentielle pour Team USA. Au point qu’elle en tente souvent sans bénéficier d’une position favorable, contribuant à un pourcentage assez pauvre finalement (35 %).

Klay Thompson, maître artificier des Golden State Warriors, a ainsi assuré l’avance américaine en première période (17 points à la mi-temps avec trois tirs primés). Les Américains ont ensuite fait grandir l’écart en dominant physiquement leurs adversaires (54 rebonds à 41), notamment grâce à la défense énergique de DeAndre Jordan, l’homme-clé du match côté américain (16 rebonds).

La vitesse des Américains, inarrêtables dans les un-contre-un, a fait la différence avec une Espagne qui faisait circuler le ballon à toute vitesse pour tenter de servir soit ses extérieurs à trois points, soit Pau Gasol.

Fautes techniques

Gasol a régné sur le match côté espagnol (23 points), mais il était rapidement trop seul dans la raquette, son acolyte Nikola Mirotic, qui avait fait si mal à la France au tour précédent, étant cloué au banc par quatre fautes dès la moitié du deuxième quart-temps.

Les fautes étaient la thématique de la première période, durant laquelle un total hallucinant de quatre fautes techniques furent sifflées par des arbitres autoritaires.

Le match était ainsi haché par des coups de sifflet, malgré le rythme que tentaient de lui impulser les Etats-Unis. Kevin Durant était handicapé par trois fautes, et DeMarcus Cousins, dominé par Gasol sur la raquette, sortait pour cinq fautes dès la fin du troisième quart-temps.

Si l’Espagne rejoignait les vestiaires avec un retard de six points seulement, elle finissait par se fatiguer, perdre son adresse et protéger moins vigoureusement sa raquette. Le suspense n’existait plus dans le dernier quart-temps, où l’écart dépassait le plus souvent la barre des dix points.