La gazette des Jeux : un Yoka doré, deux Mongols torse nu et des embouteillages à l’aéroport
La gazette des Jeux : un Yoka doré, deux Mongols torse nu et des embouteillages à l’aéroport
Par Clément Guillou, Anthony Hernandez
Rio 2016, c’est fini. Dixième médaille d’or pour la France, un marathonien éthiopien fait preuve de courage politique et des entraîneurs mongols achèvent l’esprit de Coubertin avec un strip-tease sur le tapis de lutte.
Carton rouge pour ces deux monsieurs en tenue d’intérieur. Pourquoi ? Réponse à la fin de la gazette. | JACK GUEZ / AFP
C’était hier
Les « Experts » ont manqué le triplé, la faute aux handballeurs danois et au meilleur joueur du monde... le Parisien Mikkel Hansen. Les joueurs de Claude Onesta ont été battus 28 à 26 dimanche après-midi à Rio mais remportent tout de même la 41e médaille de la délégation française, la 18e en argent.
Il fallait se tourner vers la boxe pour assister à la dixième médaille d’or tricolore, la 42e tout métal confondu, un record d’après-guerre. Au Riocentro, théâtre des compétitions de badminton, d’haltérophilie ou de boxe, Tony Yoka a dominé le Britannique Joseph Joyce. Le poids super-lourds a apporté sa sixième médaille à la boxe, ce qui en fait le sport français le plus pourvoyeur de récompenses dans ces Jeux.
Le Brésil a terminé en apothéose. Au volley, les Brésiliens ont battu l’Italie trois sets à zéro, tandis qu’au beach-volley, la paire locale Schmidt-Cerutti a également triomphé. La délégation auriverde termine au 13e rang du classement des médailles avec sept titres olympiques et dix-neuf médailles.
Au basket, la Dream Team américaine n’a laissé aucune chance à son adversaire serbe en finale. Les Etats-Unis ont écrasé la Serbie, 96-66. Les Etats-Unis terminent en tête du classement des médailles avec 121 podiums : 46 en or, 37 en argent et 38 en bronze.
C’est aujourd’hui
Embouteillages en vue à l’aéroport de Rio. Quatre-vingt cinq mille personnes sont attendues ce lundi, contre 40 000 en temps normal. Pas de souci, assurent les administrateurs de l’aéroport international Antonio Carlos Jobim : il suffit d’arriver six heures à l’avance pour un vol extérieur. Nous, on va prendre le bus, histoire de voir à quoi ressemble Rio de Janeiro.
C’est dit
« C’est un signe de soutien aux manifestants qui sont tués par le gouvernement de mon pays. Ils font le même signe là-bas. Je voulais montrer que je n’étais pas d’accord avec ce qui se passe, j’ai des proches et des amis en prison. Le gouvernement tue mon peuple, les Oromo, des gens sans ressources. Des risques ? Peut-être que je vais être tué, peut-être que je vais être mis en prison, retenu à l’aéroport, ou obligé de partir dans un autre pays.
L’Ethiopie a beaucoup d’ethnies. Certains ont été privés de leurs terres, tués par le gouvernement. On défend nos droits, on veut la paix, la démocratie. Pour mon peuple, c’est important de parler de ces sujets. Il y a des manifestations depuis neuf mois, plus de 1 000 décès, je pense. C’est dangereux de parler de ça, mais les pays occidentaux supportent ce gouvernement. Pourquoi ? »
Le marathonien éthiopien Feyisa Lilesa a fait preuve de courage dimanche, en franchissant en deuxième position la ligne d’arrivée : il a croisé les bras au-dessus de sa tête, un geste plus tard expliqué en conférence de presse devant les journalistes du monde entier.
Le geste de Feyisa Lilesa lui vaudra, il le sait, beaucoup d’ennuis en Ethiopie. | ADRIAN DENNIS / AFP
« Qu’est-ce que cela veut dire ? Je ne sais pas. Tirez-en vos propres conclusions. »
Le boxeur britannique Joe Joyce, prié de dire ce qu’il pensait du fait qu’un des trois juges de sa finale face à Tony Yoka ne lui ait pas attribué un seul round. Joe Joyce semblait convaincu d’avoir été supérieur à Tony Yoka, opinion partagée par le champion olympique de Londres Anthony Joshua, son partenaire d’entraînement : « Pour moi, c’est lui le champion olympique. Dans l’esprit, il est champion olympique. » Les compétitions de boxe ont à nouveau été traversées par des doutes sur l’impartialité des juges.
C’est vu
Tony Yoka et Estelle Mossely, un couple en or. | PETER CZIBORRA / REUTERS
C’est beau, l’amour, et encore plus quand il concerne deux médaillés d’or. Dimanche, le poids super-lourds Tony Yoka a rejoint sa compagne et future épouse Estelle Mossely au rang des champions olympiques. La boxeuse des – 60 kg avait été sacrée vendredi. Deux médailles d’or, c’est à peine moins que les six remportées sur la piste par le couple britannique Jason Kenny-Laura Trott.
C’est « tudo bem »
On lui en voulait un peu d’avoir devancé le Français Maxime Marotte pour la médaille de bronze du VTT, mais on a tout oublié quand on a vu la superbe moustache, ambiance Village People, de l’Espagnol Carlos Coloma. Dans la discipline « célébration la plus classe », Coloma est aussi notre champion olympique du jour.
L’Espagnol Carlos Coloma célèbre sa victoire. | PAUL HANNA / REUTERS
#RioRTVE @yuyudecai celebración de Carlos Coloma - bronce mountain bike - gran personaje https://t.co/64JHuVpurj
— diergui_74 (@DiegoB)
Et si les compétitions de lutte se disputaient torse nu ? C’est sans doute ce que voulaient proposer les entraîneurs du Mongol Ganzorigiin Mandakhnaran, fâchés de la décision arbitrale accordant la médaille de bronze des moins de 65 kilos à l’Ouzbekh Ikhtiyor Navruzov.
Mongolian wrestling coaches go nuts, strip down after unfavorable decision
Durée : 01:21
Tudo bem pour la marine danoise. Les matelots scandinaves avaient le sourire dans le métro carioca. Quelques minutes plus tôt, ils avaient assisté à la victoire des handballeurs face aux Experts français. Les Danois sont champions olympiques de handball.
La marine danoise a le sourire après la victoire de ses compatriotes handballeurs. | Anthony Hernandez