Crise du lait : reprise des négociations après une offre qui ne satisfait pas les producteurs
Crise du lait : reprise des négociations après une offre qui ne satisfait pas les producteurs
Le Monde.fr avec AFP
Lactalis a proposé une hausse du prix du lait de 15 euros au 1er septembre. Un pas en avant jugé insuffisant par les organisations syndicales, qui poursuivent leur blocus près de Laval.
Des producteurs de lait bloquent l’usine Lactalis près de Laval depuis lundi 22 août. | JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP
Une nouvelle rencontre a débuté vendredi 26 août au soir, à Laval, la préfecture de la Mayenne, entre les organisations de producteurs de lait et Lactalis. L’objectif est de tenter de trouver une sortie de crise au conflit sur le prix qui oppose le géant du lait aux producteurs français. Les négociations entamées jeudi à la Maison du lait à Paris avait échoué malgré onze heures de discussions.
« Ce qu’on attend, c’est […] un accord qui permettrait de mieux vivre cette situation de crise que nous subissons aujourd’hui et de mieux appréhender l’avenir, a déclaré avant d’entrer en négociation Sébastien Amand, vice-président de l’Organisation de producteurs Normandie-Centre (OPNC). Si on est là c’est qu’on a un espoir. »
Cette réunion sera « sur le même format que la réunion parisienne, mais sans le médiateur » des relations commerciales agricoles, Francis Amand, qui était présent à Paris, a indiqué la préfecture.
« L’offre peut être largement améliorée »
Le groupe Lactalis a annoncé vendredi matin une hausse du prix du lait de 15 euros au 1er septembre, soit environ 271 euros la tonne. Un pas en avant jugé insuffisant par les organisations syndicales, qui poursuivent leur blocus, entamé lundi soir, de l’usine de Lactalis près de Laval. Des tours de garde sont d’ores et déjà prévus jusqu’à lundi.
« Il est clair que l’offre peut être largement améliorée », a déclaré à l’AFP Pascal Clément, président de la section laitière de la Fédération régionale des syndicats agricoles (FRSEA) du Grand Ouest. Pour Franck Guéhennec, président de la FDSEA du Morbihan, « le prix doit être au-dessus de 300 euros pour la fin de l’année ».
« Nous avons eu des interlocuteurs qui ne voulaient pas négocier hier, a commenté le porte-parole du groupe Lactalis, Michel Nalet, vendredi matin. J’espère qu’on va faire bouger les lignes. »
Assignation à comparaître
Vendredi midi, une quarantaine d’agriculteurs continuaient d’occuper le giratoire donnant accès à l’usine, rebaptisé le rond-point de la « honte du lait ». Selon le président de la FDSEA de Mayenne, Philippe Jéhan, les fédérations régionales de Normandie, Bretagne et Pays de la Loire ont par ailleurs reçu dans la matinée une assignation à comparaître vendredi devant le tribunal de Laval. L’examen de cette assignation était toujours en cours en début de soirée.
A l’issue des premières négociations, le médiateur avait précisé qu’il avait fait une « proposition de la dernière chance à 280 euros les 1 000 litres » pour les cinq derniers mois de 2016 par rapport à un prix actuel d’environ 257 euros, ce qui portait l’augmentation à 23 euros, une offre qu’avait acceptée Lactalis, mais refusée par les représentants des producteurs.
Le ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll, a déclaré qu’il présentera mardi le plan français de régulation de la production laitière. La Commission européenne avait annoncé le 18 juillet une enveloppe de 500 millions d’euros pour soutenir le monde agricole, dont 150 millions pour inciter à réduire la production de lait.