Rock en Seine se dore aux pilules bleues
Rock en Seine se dore aux pilules bleues
Par Sylvain Siclier
Le psychédélisme du groupe franco-américano-suédois Blues Pills a marqué le début de l’ultime journée du festival francilien, dimanche 28 août.
Le groupe américano-franco-suédois Blues Pills. | DR
En fond de la Grande Scène du festival Rock en Seine, un détail d’une image fameuse de la période psychédélique des années 1960, intitulée Love Life, sert de décor au groupe Blues Pills, qui ouvre la troisième et dernière journée, dimanche 28 août, du festival francilien. Cette peinture débordante de couleurs de la Néerlandaise Marijke Koger-Dunham date de 1966 ou 1967. Le soleil à droite, la lune et les étoiles à gauche, un visage de femme de profil, sur sa tête un paon, des fleurs… La pose, le trait tout en volutes et arrondis, évoquent les peintures Art nouveau de Mucha (1860-1939). Outre pour cette peinture, commercialisée depuis des années sous forme de posters, Marijke Koger-Dunham est connue pour son travail d’illustration sur des instruments (les guitares et basses du groupe Cream, un piano droit de John Lennon), des pochettes de disques, des peintures murales…
Blues Pills - Little Sun (2014)
Durée : 04:44
Dans la lignée de Janis Joplin
Le même Love Life a été utilisé par Blues Pills pour la pochette de son premier album publié en juillet 2014. Cela donne une indication partielle du propos musical du quartette, formé à Örebro, en Suède, en 2011, dont les membres sont américains, suédois (la chanteuse Elin Larsson) et français (le guitariste Dorian Sorriaux). Du psychédélisme, il y a le recours à des effets sur les guitares, fuzz, larsen, wah-wah, des envolées instrumentales collectives, une spontanéité qui donne l’impression que, d’un jour à l’autre, les mêmes chansons pourront être interprétées différemment. La base, elle, vient d’un solide blues-rock, qui cadre les compositions.
Cheveux longs, voix puissante, un rien rauque, expressive par son déploiement énergique, Elin Larsson est dans la lignée de Janis Joplin ou de Grace Slick – le groupe reprend parfois des chansons de Jefferson Airplane. Sans pour autant être la énième « nouvelle… ». C’est elle en tout cas qui attire prioritairement l’attention du public par sa présence scénique, donnant par moments un peu l’impression que ses camarades sont plutôt des accompagnateurs. D’un nouvel album, Lady In Gold, récemment sorti, Blue Pills présente quelques extraits. Outre la chanson titre, les interprétations de You Gotta Try ou Little Boy Preacher atténuent ce sentiment. La formation – avec un cinquième musicien pour les concerts – s’affirmant là bel et bien comme un tout.