Google Fiber revoit ses ambitions à la baisse
Google Fiber revoit ses ambitions à la baisse
LE MONDE ECONOMIE
La filiale d’Alphabet cherche à combiner des technologies sans fil avec la fibre optique.
Trop cher, même pour Alphabet. Selon le site spécialisé The Information, la maison mère de Google aurait revu ses ambitions à la baisse dans la fibre optique, en raison des importants investissements nécessaires au déploiement de ce réseau Internet à très haut débit.
Présenté en 2010, Google Fiber avance à petits pas. Le service n’est disponible que dans sept métropoles américaines. Une quinzaine de municipalités ont été sélectionnées pour une future phase d’expansion. Fin 2015, les analystes de Bernstein Research estimaient le nombre d’abonnés, gardé secret, à seulement 120 000. Très loin de l’objectif de cinq millions de clients qui aurait été fixé par les dirigeants du moteur de recherche. Selon plusieurs estimations, le chiffre d’affaires s’est élevé à 100 millions de dollars (90 millions d’euros) l’an passé.
Réductions d’effectifs
Avec Fiber, Google, devenu depuis Alphabet, espérait révolutionner l’accès à Internet aux Etats-Unis. L’entreprise promet une vitesse de connexion de 1 gigabit par seconde, soit 65 fois plus que le débit moyen outre-Atlantique, selon les données d’Akamai. L’abonnement n’est pas plus cher que les offres des câblo-opérateurs : 70 dollars par mois pour Internet et 130 dollars pour ajouter 200 chaînes de télévision. Les ambitions du groupe de Mountain View se heurtent cependant aux coûts associés au déploiement de la fibre optique : au moins 500 dollars par foyer raccordé.
Alphabet ne publie pas les performances financières de Fiber, placé dans le segment « autres paris » qui a accusé, au deuxième trimestre, une perte opérationnelle de 859 millions de dollars. Fiber a par ailleurs représenté plus de la moitié des 280 millions de dépenses en capital de ces projets à long terme.
Larry Page aurait demandé au dirigeant de la filiale de ramener ses effectifs de 1 000 à 500 salariés. Le cofondateur et patron du géant du Web plaide pour une nouvelle approche sur laquelle travaillent aussi les opérateurs mobiles et Facebook. L’idée est de combiner des technologies sans fil avec la fibre optique afin de limiter les coûts et d’accélérer le déploiement du service. Fin juin, Alphabet a ainsi racheté WebPass, un petit fournisseur d’accès à Internet qui fournit sans fil du très haut débit à plus de 20 000 clients dans cinq villes américaines.