Nicolas Sarkozy avec Pierre Gattaz à l’université d’été du Medef sur le campus d’HEC, à Jouy-en-Josas, le 30 août. | OLIVIER LABAN-MATTEI/MYOP POUR "LE MONDE"

Privilège d’ancien chef d’Etat ? Invité mercredi 31 août à s’exprimer lors de l’université d’été du Medef – au même titre que Bruno Le Maire, François Fillon et Alain Juppé, tous candidats à la primaire de la droite –, Nicolas Sarkozy n’a rien fait comme les autres. Arrivé en retard pour sa présentation, il s’est tout simplement affranchi des règles instituées par le Medef pour encadrer les interventions des uns et des autres.

Celles-ci étaient pourtant simples : une introduction minutée, des questions d’entrepreneurs et une conclusion. Un carcan qui a dû paraître trop serré à l’ancien président. Contrairement aux autres intervenants, qui s’étaient exprimés debout ou en arpentant la scène, M. Sarkozy s’est par exemple tout de suite emparé du pupitre, installé sur scène à son intention.

Il ne fallait pas dépasser vingt minutes en tout ? M. Sarkozy a fait supprimer le chronomètre grâce auquel les organisateurs et le public s’assuraient du bon respect du temps de parole de chacun, lui permettant ainsi de dérouler un discours qui se voulait programmatique. Pas de gong signifiant la fin du temps de parole non plus. A croire qu’on ne coupe pas la parole à Nicolas Sarkozy.

« Souci d’équité »

« Ce n’était pas prévu, justifie un membre du Medef, qui ne souhaite pas que l’organisation apparaisse injuste pour les autres candidats. Ses équipes sont allées directement en régie et ont fait supprimer le chronomètre ; nous l’avons rétabli dès que nous l’avons vu, par souci d’équité. » Nous voilà rassurés.

Pour le reste, M. Sarkozy a présenté aux entrepreneurs présents dans la salle les éléments-clés de son programme économique : réduction de 100 milliards d’euros des dépenses publiques, suppression du principe de précaution et remplacement par un principe de responsabilité, passage aux 37 heures de travail hebdomadaires pour les fonctionnaires, suppression des seuils sociaux, etc.

Des propositions qui n’ont pas particulièrement enthousiasmé une salle manifestement plus acquise à Bruno Le Maire ou François Fillon. A l’applaudimètre, ce dernier a fait, jusqu’à présent, le meilleur score – Alain Juppé étant attendu pour la fin de journée.

« Rien de nouveau finalement. Il n’a pas su tirer parti de ses cinq années au pouvoir, alors pourquoi maintenant ? », s’interrogeait un chef d’entreprise à la sortie de l’allocution de M. Sarkozy. Le show s’est finalement terminé avec trente minutes de retard.