La guerre de territoire entre François Bayrou et Emmanuel Macron
La guerre de territoire entre François Bayrou et Emmanuel Macron
M le magazine du Monde
Aucun des deux n’est, à ce jour, officiellement candidat à la présidentielle. Mais l’entrée en campagne de l’ex-ministre Emmanuel Macron, qui s’installe sur son terrain politique, irrite François Bayrou, le patron du MoDem.
François Bayrou et Emmanuel Macron. | Hamilton/REA. Gonzalo Fuentes/Reuters
François Bayrou
En embuscade. François Bayrou l’a dit et répété : il ne sera pas candidat si Alain Juppé gagne la primaire de la droite. Mais il s’élancera si Nicolas Sarkozy l’emporte. Ce dernier scénario est son préféré, depuis longtemps.
Direct du droit. Bayrou a compris qu’une candidature d’Emmanuel Macron peut réduire à peau de chagrin son espace politique. Et la meilleure défense reste l’attaque. « Macron est le candidat des forces de l’argent », proclame le président du MoDem.
Vétéran. Ses amis comme ses ennemis décrivent volontiers François Bayrou comme une « tête de mule ». En 2002, à la présidentielle, il a obtenu 6,84 % des voix. En 2007, 18,57 %. Mais en 2012, il a divisé son score par deux, avec 9,13 % des suffrages.
Sans troupes. Sur qui Bayrou peut-il s’appuyer si d’aventure il est à nouveau candidat à la présidentielle ? Il a son parti, le MoDem, mais plus de troupes. Même son fidèle Jean Lassalle fait désormais cavalier seul.
Emmanuel Macron
En rodage. Candidat ou non ? Depuis sa démission du gouvernement, Emmanuel Macron est entré en campagne. Sans toutefois franchir le cap d’une déclaration officielle. Il affirme cependant ne pas faire tout ça pour « beurrer les tartines ».
Crochet du gauche. Au gouvernement, il était surnommé « le coucou » pour sa capacité à s’installer dans le nid douillet des autres. Emmanuel Macron compte sur la multiplication de sondages plutôt favorables pour imposer l’idée de sa candidature.
Débutant. Dans le casting de la présidentielle de 2017, il fait figure de jeune premier. Même s’il n’a encore rien révélé de ses idées supposées novatrices. Ses ennemis le voient plutôt comme un nouveau « VGE », moderne comme les seventies.
Sans parti. Son mouvement, En marche !, peut-il être une structure suffisamment forte pour porter sa campagne ? Rien n’est moins sûr. Pour l’instant, les aventures individuelles à la présidentielle ont toujours échoué.