Le FMI appelle l’UE à un « allégement supplémentaire » de la dette grecque
Le FMI appelle l’UE à un « allégement supplémentaire » de la dette grecque
Le Monde.fr avec AFP
Le FMI et la zone euro sont englués depuis plusieurs mois dans un différend sur la manière d’extraire la Grèce de six ans de crise financière, économique et sociale.
La directrice générale du FMI, Christine Lagarde. | FRED DUFOUR / AFP
Le Fonds monétaire international (FMI) a de nouveau appelé l’Union européenne à consentir un « allégement supplémentaire de la dette » publique grecque, dans son évaluation annuelle publiée vendredi 23 septembre sur l’économie grecque. Cette dette frôle les 180 % du PIB, en dépit de trois plans successifs de soutien financier au pays par l’union européenne et par le FMI depuis 2010.
Le rapport qualifie d’« irréaliste » l’objectif d’un excédent budgétaire primaire (hors charge de la dette) de 3,5 % du PIB assigné à la Grèce par la zone euro pour après 2018, et demande aux Européens de le réviser à la baisse.
« Même dans le cas d’une mise en œuvre intégrale » des mesures d’austérité et des réformes prescrites au pays, « la Grèce a besoin d’un allégement de sa dette calibré sur des objectifs budgétaires et de croissance crédibles », estime le rapport. Cet allégement doit être consenti par « les partenaires européens du pays », a dit la chef de mission du FMI en Grèce, Delia Velculescu.
De nouvelles négociations avec les créanciers
Mme Velculescu s’est félicitée que la zone euro ait convenu, en mai, du principe d’un tel allégement, déclarant que « c’est très bien que les partenaires européens envisagent de telles mesures pour la Grèce ». Pour l’émissaire du FMI, « les discussions doivent se poursuivre », car un certain nombre de mesures envisagées « ne sont pas assez spécifiques ».
Depuis le 12 septembre, les négociations ont repris entre la Grèce et ses créanciers (FMI, Banque centrale européenne, Commission européenne et Mécanisme européen de stabilité), pour débloquer le versement d’une nouvelle tranche de prêt, de 2,8 milliards d’euros.
Le FMI et la zone euro sont englués depuis plusieurs mois dans un différend sur la manière de sortir la Grèce de six ans de crise financière, économique et sociale, le premier plaidant pour un relâchement de l’austérité et en faveur d’une aide rapide et décisive sur la dette, la seconde campant sur son orthodoxie budgétaire et renvoyant un règlement de fond de la dette à après les élections allemandes, à la fin de 2017.