Manifestations en Californie après la mort d’un Noir tué par la police
Manifestations en Californie après la mort d’un Noir tué par la police
Le Monde.fr avec AFP et AP
Alfred Olango, un réfugié ougandais âgé de 38 ans, est mort dans la nuit de mardi à mercredi. Il avait brandi une cigarette électronique.
Veillée en mémoire d’Alfred Olango, tué par un policier, à El Cajon, en Californie, mercredi 28 septembre. | BILL WECHTER / AFP
Un nouveau cas d’homme noir tué par un policier a provoqué des manifestations, mercredi 28 septembre, en Californie du Sud. Alfred Olango, un réfugié ougandais âgé de 30 ans, est mort dans la nuit de mardi à mercredi des suites de ses blessures.
Les policers sont intervenus mardi après-midi après un appel décrivant un homme au comportement erratique au milieu de la circulation routière à El Cajon, à environ 20 kilomètres de San Diego. Selon le chef de la police locale, Jeff Davis, à l’arrivée des forces de l’ordre sur le parking d’un restaurant, Alfred Olango a ignoré les directives des agents lui demandant de retirer une main de sa poche.
« A un moment donné, le sujet a sorti rapidement un objet de la poche avant de son pantalon, joint ses mains et les a tendues vite en direction des officiers, prenant ce qui ressemblait à une position de tir », a expliqué M. Davis dans un communiqué.
Un policier a alors utilisé un Taser – un pistolet à impulsion électrique – tandis que « simultanément, celui avec l’arme à feu a tiré plusieurs fois, touchant le sujet ». L’objet sorti par M. Olango était « une cigarette électronique ». La scène, de l’arrivée des policiers aux tirs, a duré à peine une minute.
Un manifestant brandit un slogan « Arrêtez de nous tuer ! », lors d’une manifestation après la mort d’Alfred Olango tué par un policier, à El Cajon, en Californie, mercredi 28 septembre. | BILL WECHTER / AFP
« Vous l’avez tué devant moi »
Appelant au calme, les autorités ont promis une enquête « transparente » menée conjointement par la police locale et fédérale et le procureur. D’après M. Davis, les deux officiers impliqués ont chacun plus de vingt ans d’expérience et ont été placés en congé administratif le temps de l’enquête.
Une vidéo postée sur le réseau social Facebook, filmée après l’incident, montre une femme en détresse qui se présente comme la sœur d’Olango et dit avoir appelé la police pour venir en aide à son frère, selon elle atteint de troubles mentaux. « Je vous ai appelés pour aider mon frère. Vous l’avez tué devant moi », pleure-t-elle, dans cette vidéo vue des dizaines de milliers de fois.
Des dizaines de manifestants ont mercredi défilé dans le calme à El Cajon, bloquant à un moment un croisement et faisant face à des policiers en tenue antiémeute. Plus de 100 personnes s’étaient rassemblées juste après la fusillade mardi soir sur les lieux de l’incident, et avaient scandé les cris de ralliement du mouvement Black Lives Matter contre les violences policières envers les Noirs.
Mercredi des dizaines de manifestants ont également défilé à Los Angeles sur Sunset Boulevard, certains tenant des panneaux où l’on lisait « droits civiques ».
La mort de M. Olongo survient dans un contexte racial tendu aux Etats-Unis, à la suite de la mort d’une série d’hommes noirs sous des balles policières. La semaine dernière, la mort de Keith Lamont Scott, 43 ans, avait déclenché plusieurs jours de grandes manifestations émaillées de violences à Charlotte. L’état d’urgence vient tout juste d’être levé, mercredi.
Violences policières à Charlotte : une fillette noire émeut le conseil de la ville avec un discours poignant
Durée : 02:17