François Fillon veut la primaire à droite « la plus large possible »
François Fillon veut la primaire à droite « la plus large possible »
Par Françoise Fressoz
« Que tous viennent » voter a lancé le député de Paris, mercredi 5 octobre sur LCP, en prenant l’exact contre-pied de Nicolas Sarkozy.
François Fillon, lors d’un meeting de campagne, à Rennes, le 15 septembre 2016. | JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP
François Fillon souhaite, comme Alain Juppé, que la primaire de la droite soit « la plus large possible ». Le député de Paris l’a déclaré mercredi 5 octobre lors de l’émission « Questions d’info » sur LCP en partenariat avec Le Monde, l’AFP et France Info en se démarquant fortement de Nicolas Sarkozy qui fustige ceux qui pousseraient les électeurs de gauche à venir participer au vote.
« Plus il y aura d’électeurs à cette primaire, plus le candidat qui porte les valeurs de la droite et du centre pourra bénéficier d’une forte légitimité dans la mise en œuvre des réformes », a fait valoir l’ancien premier ministre.
Le matin même Nicolas Sarkozy s’était indigné : « Si on est de gauche, c’est qu’on ne partage pas les valeurs de la droite et du centre. Donc on appelle des gens à venir pour signer une charte dont ils ne croient pas un mot. Ça s’appelle quoi ? Du mensonge et de la déloyauté. »
François Fillon a jugé « un peu étrange » que Nicolas Sarkozy « qui a fait rentrer des socialistes » au gouvernement en 2007 défende aujourd’hui une vision étroite du corps électoral. « Si on est gaulliste, on considère qu’il y a un peuple français », a-t-il plaidé en précisant : « On n’est pas face à des hommes et des femmes qui sont génétiquement de gauche et génétiquement de droite. La plupart des électeurs sont des hommes et des femmes qui sont capables de voter pour la gauche une fois, pour la droite une autre fois. »
« Faire craquer les vieilles structures »
« Que tous viennent » voter les 20 et 27 novembre, a-t- il lancé dans la foulée en estimant qu’une participation large serait déjà « une manière de faire craquer les vieilles structures ». Diagnostiquant un système politique à bout de souffle, François Fillon a jugé indispensable de mener « une recomposition politique » en 2017 en précisant : « Je la conduirai en allant chercher des personnalités de la société civile, en essayant d’ouvrir la vie politique et en cherchant comment créer les conditions d’une démocratie plus participative. »
Placé dans les sondages loin derrière le duo Juppé-Sarkozy, François Fillon s’est défendu : « Partout, c’est moi qui mobilise le plus, je suis presque toujours devant Nicolas Sarkozy et Alain Juppé » sur le terrain, en mettant en avant ses nombreux soutiens parlementaires. Il a jugé le projet de Nicolas Sarkozy « tourné vers le passé (…) très étatique (…), plein d’embardées » et celui d’Alain Juppé « très prudent ».
Le résultat de la primaire sera, selon lui, « déterminant pour l’avenir du pays » car la « situation de la gauche est très difficile ». Jugeant probable que François Hollande soit candidat « pour des raisons institutionnelles et compte tenu de son caractère », le député de Paris a décrit « une gauche aux abois, prête à faire n’importe quoi pour, à l’approche des élections présidentielles, fuir ses responsabilités ». Allusion à l’importante commande publique de locomotives Alstom pour sauver le site du groupe à Belfort. « C’est la pratique du sapeur Camember, on creuse un trou pour en boucher un autre », a jugé François Fillon.