Graffeurs agrafés
Graffeurs agrafés
M le magazine du Monde
Le tagueur Monsieur Chat risque trois mois de prison pour des dessins réalisés gare du Nord, à Paris. Avant lui, d’autres artistes de rue, en France et ailleurs, ont eu maille à partir avec la justice.
2016. Monsieur Chat bientôt sous les barreaux ?
Le 15 septembre, trois mois de prison ferme ont été requis contre Thoma Vuille, alias Monsieur Chat, pour « récidive » dans le cadre de « dégradations » contre un bien appartenant à autrui. Ce street-artiste est poursuivi pour avoir dessiné son gros matou souriant sur deux panneaux temporaires de la gare du Nord en septembre 2015. Verdict le 13 octobre.
Graffiti de l’artiste iranien, A1one. | A1ONE
2012. A1one frappé et emprisonné
En Iran, réaliser des œuvres sur les murs de la ville peut être considéré comme un acte grave de contestation. A1one en a fait l’expérience. En 2012, ce précurseur de l’art de rue dans son pays est arrêté par les services de renseignement et jeté douze jours en prison, où il est frappé durant ses interrogatoires. Après avoir été relâché, il quitte l’Iran et se réfugie en Allemagne.
Glynn Judd devant l’une de ses œuvres d’Alexandra Palace Park au nord de Londres. | KANGARIS FRANTZESCO/EYEVINE/ABACA
2012. Glynn Judd privé de liberté
En juillet 2012, les œuvres de Glynn Judd servaient de décor à la cérémonie d’ouverture des JO de Londres. En octobre, l’artiste était condamné à une peine de seize mois, après avoir été reconnu coupable de vandalisme par graffiti. Célèbre pour ses tags signés « NOIR », il passera quatre mois en prison et quatre mois en détention à domicile, puis bénéficiera d’une liberté conditionnelle.
Graffiti de l'artiste plasticienne Miss Tic., en 2002, « Les promesses tiennent toutes seules ». | ALPH B. SENY
1999. Miss.Tic mise à l’amende
La décision a été radicale. Quand, en 1999, Miss.Tic est condamnée à verser une amende de 22 000 francs (3 385 €), elle renonce à peindre illégalement sur les murs de Paris. L’artiste était poursuivie par le propriétaire d’un immeuble sur lequel elle avait écrit « Egérie et j’ai pleuré » au pochoir, son mode d’expression favori. Depuis, elle demande systématiquement l’autorisation avant de se lancer.
Xavier Prou, connu sous le pseudonyme Blek le Rat, pose devant le Tug of Wall, à Dubai. | PA PHOTOS/ABACA
1991. Blek fait comme un rat
Son nom est peu connu : il est pourtant un pionnier de l’art urbain en France. Xavier Prou, alias Blek le Rat (son emblème, un rat réalisé au pochoir), a été jugé devant le tribunal correctionnel de Paris en 1992 pour dégradation de biens appartenant à autrui. Depuis, celui que Bansky cite comme son modèle n’œuvre plus directement sur les murs mais utilise des affiches déjà peintes.