L’armée russe se dit prête à assurer aux rebelles armés un « retrait sécurisé » d’Alep
L’armée russe se dit prête à assurer aux rebelles armés un « retrait sécurisé » d’Alep
Le Monde.fr avec AFP
Cette proposition précède une réunion internationale, samedi à Lausanne, entre Russes, Américains et des représentants des pays de la région pour parler de la Syrie.
L’armée russe a annoncé, jeudi 13 octobre, être prête à assurer aux rebelles armés un « retrait sécurisé » d’Alep, alors que Damas, soutenu par Moscou, mène une vaste offensive contre les quartiers est de la deuxième ville de Syrie.
« Nous sommes prêts à assurer un retrait sécurisé aux rebelles avec leurs armes, le libre passage des civils de la partie orientale d’Alep et leur retour, ainsi que l’acheminement d’aide humanitaire », a annoncé le général russe Sergueï Roudskoï lors d’une conférence de presse. Le général a ajouté être disposé à « discuter de toute initiative ou suggestion ».
A la fin de juillet, l’armée russe avait annoncé la mise en place de quatre couloirs humanitaires supplémentaires autour d’Alep, en complément de points de sortie déjà existants. Ces couloirs avaient à l’époque permis, selon Moscou, le départ de 169 civils et la reddition de 69 combattants, sans que ces chiffres puissent être vérifiés sur le terrain.
Réunion attendue à Lausanne
Cette nouvelle proposition russe de points de sortie « sécurisés » est annoncée avant une réunion internationale, samedi à Lausanne, entre Russes, Américains et des représentants des pays de la région pour parler de la Syrie.
Il s’agira de la première rencontre entre les chefs de la diplomatie américaine, John Kerry, et russe, Sergueï Lavrov, depuis l’annonce à la fin de septembre par Washington du gel des négociations avec Moscou et l’échec d’un cessez-le-feu parrainé par les deux pays, causant de fortes tensions entre eux.
Au lendemain de la rencontre de Lausanne, le secrétaire d’Etat états-unien se rendra à Londres pour retrouver ses « partenaires internationaux », c’est-à-dire très probablement ses homologues des puissances européennes, Royaume-Uni, Allemagne et France.
Après l’échec de la trêve en Syrie, les forces progouvernementales ont lancé une vaste offensive le 22 septembre et ont grignoté du terrain aux rebelles qui contrôlent la partie est.
Dénonciation de « crimes de guerre »
Jeudi, plus d’une vingtaine de frappes ont ciblé plusieurs quartiers rebelles d’Alep, deuxième ville du pays, selon l’Observatoire syrien des droits humains (OSDH). Mardi, 56 civils, dont sept enfants, ont été tués dans ces quartiers rebelles, et mercredi, 15 autres civils ont perdu la vie dans ce secteur, selon l’OSDH.
L’utilisation de bombardiers modernes Su-24 « a permis d’assurer une efficacité des frappes de quasi 100 % », s’est targué le général Roudskoï. Aucun « bombardement à l’aveugle » n’a été mené par les forces aériennes russes, a-t-il assuré, alors que l’ONU, la France et les Etats-Unis ont dénoncé ces dernières semaines des « crimes de guerre » à Alep.