Primaire de la droite : ce qu’il faut retenir des positions des candidats lors du premier débat
Primaire de la droite : ce qu’il faut retenir des positions des candidats lors du premier débat
Par Le Monde.fr
Les sept candidats au scrutin des 20 et 27 novembre ont exposé jeudi soir leurs programmes respectifs.
Bruno Le Maire, Alain Juppé, Nathalie Kosciusko-Morizet, Nicolas Sarkozy, Jean-François Copé, Frédéric Poisson et François Fillon lors du premier débat de la primaire de la droite et du centre à Saint-Denis le jeudi 13 octobre 2016 | JEAN-CLAUDE COUTAUSSE/FRENCH-POLITICS POUR "LE MONDE"
Les sept candidats à la primaire de la droite ont exposé leurs positions, jeudi 13 octobre, à l’occasion du premier débat organisé dans le cadre de ce scrutin programmé les 20 et 27 novembre en vue de la présidentielle.
Retour sur les positions exprimées par Jean-François Copé, François Fillon, Alain Juppé, Nathalie Kosciusko-Morizet, Bruno Le Maire, Jean-Frédéric Poisson et Nicolas Sarkozy réunis à Saint-Denis sur le plateau de TF1 et RTL.
Ce qu’ils ont dit sur l’économie
Sur le chômage
François Fillon préconise « un véritable choc » : « Je mise tout sur la baisse des charges de 40 milliards d’euros, sur tous les niveaux de salaires » ;
Bruno Le Maire propose de privatiser Pôle emploi : « Contre le chômage on a toujours essayé la même chose. Est-ce que pôle emploi ça marche ? Evidemment que non. » ;
- Jean-François Copé, tout comme Alain Juppé, veut rendre dégressives les allocations-chômage et « aller beaucoup plus loin » dans la réforme du code du travail ;
- Alain Juppé précise qu’il est favorable à une dégressivité de 20 % pour une année puis de 20 % une nouvelle fois, au bout de 18 mois ;
- Nathalie Kosciusko-Morizet insiste sur les emplois indépendants qui sont « l’avenir » : elle veut « éteindre » les emplois aidés, en créant un statut de travail pour le travailleur indépendant.
Sur les 35 heures
- Jean-Frédéric Poisson dit qu’il faut « se méfier de la complexité » d’une opération de passage de 35 à 39 heures ;
- Nicolas Sarkozy affirme qu’il ne sera pas « la Martine Aubry de droite » : il y a eu « l’obsédée des 35 heures, je ne serais pas l’obsédé des 35 heures » ;
- François Fillon veut « supprimer la durée légale du travail, qui ne sert qu’à déclencher des heures supplémentaires » ;
- Pour Bruno Le Maire, « les 35 heures ont fait perdre le sens du travail dans notre pays. » Il préconise que chaque entreprise négocie avec ses salariés le temps de travail le plus adapté ;
- Nathalie Kosciusko-Morizet estime également que le pays est « trop centralisé » et qu’il faut « négocier le temps de travail dans les entreprises ».
Sur les syndicats
- Nicolas Sarkozy propose de supprimer, le « scandaleux » tour de représentation au premier tour « qui fait que la CGT, la CFDT et FO n’ont pas de concurrents » ;
- Jean-François Copé veut « empêcher les syndicats et en particulier la CGT, de bloquer la vie du pays ».
Sur les impôts
- Nicolas Sarkozy propose de supprimer l’ISF et ne souhaite pas « qu’on baisse les impôts que pour la compétitivité des entreprises, il faut aussi agir pour les classes moyennes qui ont été matraquées » ;
- François Fillon préconise une baisse « très significative » des charges des entreprises : « La priorité doit être donnée à la compétitivité pour faire redémarrer l’économie » ;
- Alain Juppé propose 28 milliards d’euros net de baisse d’impôt ;
- Nathalie Kosciusko-Morizet ne souhaite pas supprimer l’ISF mais entend le « transformer en obligations d’investissements dans l’économie nationale ». Pour elle, l’impôt sur le revenu est « un système injuste et complexe », elle propose « un taux unique pour tout le monde avec un revenu de base pour tout le monde » ;
- Jean-François Copé veut augmenter la TVA de 3 % et baisser de 35 milliards d’euros les cotisations patronales et salariales. Il s’oppose par ailleurs à « pointer du doigt les Français les plus fortunés » ;
- Jean-Frédéric Poisson estime que l’impôt « est une question d’appartenance à la communauté française ».
Sur l’âge de départ à la retraite
- Nicolas Sarkozy et Alain Juppé proposent de l’augmenter progressivement ;
- Nathalie Kosciusko-Morizet veut passer à un système de retraites à points ;
- Bruno Le Maire préconise de « supprimer tous les régimes spéciaux ».
Sur les emplois publics
- Bruno Le Maire propose la suppression de 500 000 postes de fonctionnaires, à raison de 100 000 par an « pour faire baisser la dépense publique » ;
- Nicolas Sarkozy entend, lui, supprimer 300 000 emplois publics en un quinquennat : 150 000 dans la fonction publique et 150 000 dans les collectivités territoriales ;
- Quant à Jean-François Copé a insisté sur le fait d’« embaucher massivement dans la police et la gendarmerie, car de ce côté nous sommes vulnérables » ;
- Jean-Frédéric Poisson souscrit également à l’idée selon laquelle « il va falloir renforcer la force régalienne de l’Etat, réarmer l’armée, recruter des forces ». Toutes les dépenses ne pourront pas être financées simplement par de baisses de postes, ajoute-t-il ;
- François Fillon, enfin, estime que « la baisse de la dette publique ne peut être pratiquée s’il n n’y a pas une augmentation du temps de travail de la fonction publique ».
Sur le régalien
Sur les fichés « S »
- Bruno Le Maire souhaite expulser les fichés « S » s’ils sont étrangers ;
- Alain Juppé préconise, en s’appuyant sur « les professionnels du renseignement », de laisser certains fichés « S » en liberté afin de les surveiller et démanteler les filières ;
- François Fillon veut retirer la nationalité à tous les Français qui combattent en Syrie et en Irak ;
- Nathalie Kosciusko-Morizet, en prenant l’exemple d’une mairie, veut laisser la possibilité aux recruteurs de demander si une personne sur le point d’être embauchée est fichée « S » ;
- Jean-Frédéric Poisson est opposé à l’incarcération des fichés « S », « quel que soit le motif » ainsi qu’aux prolongations de l’état d’urgence ;
- Nicolas Sarkozy réclame l’internement des fichés S les plus dangereux.
Sur l’identité et l’immigration
- Nathalie Kosciusko-Morizet redit que le droit d’asile fait partie de notre identité, mais la contrepartie c’est que les migrants doivent être renvoyés chez eux s’ils sont déboutés ;
- Jean-Frédéric Poisson veut suspendre le regroupement familial « à chaque fois que possible » en compensant avec une politique de codéveloppement plus énergique avec les pays d’Afrique ;
- Alain Juppé est « pour une vision de la société française qui reflète notre diversité » ;
- Bruno Le Maire préfère parler de « culture » plutôt que d’« identité » : la culture française n’est pas négociable ;
- François Fillon veut qu’un quota maximal d’accueil soit voté, chiffre au-delà duquel « on n’accueille plus personne » ;
- Nicolas Sarkozy veut suspendre le regroupement familial.