Une « protest song », deux festivals et trois concerts
Une « protest song », deux festivals et trois concerts
Chaque lundi, La Matinale du Monde vous livre ses coups de cœur musicaux.
LA LISTE DE NOS ENVIES
Cette semaine, on découvre un marathon musical d’excellente tenue qui se propose de faire barrage, en chansons, à Donald Trump, le candidat républicain à la Maison Blanche, on participe à la cinquième édition de Jazz sur scènes en Ile-de-France, ou on met cap au Nord pour fêter les trente ans du Tourcoinq Jazz Festival et on prend cinq minutes pour réserver un des concerts du Global Spirit Tour de Depeche Mode en mai et en juillet 2017.
UNE CHANSON : « Can’t You Tell », par Aimee Mann ou l’art de la « protest song » contre Donald Trump
Aimee Mann - "Can't You Tell?"
Durée : 03:40
A moins d’un mois de l’élection présidentielle américaine, le projet « 30 Songs, 30 Days » veut faire entendre non pas la voie, mais les voix de la raison démocrate. Cette initiative lancée par le romancier américain Dave Eggers, consiste à publier chaque jour, jusqu’au 8 novembre, une chanson engagée inédite, sur le site 30days30songs.com, enregistrée par un artiste ou un groupe américain, contre le candidat républicain, Donald Trump.
Loin du caractère anecdotique, voire généralement bâclé de ce genre d’initiatives, ce marathon musical, où se distinguent notamment le groupe de rock Death Cab For Cutie ou encore Jim James (My Morning Jacket), s’avère pour l’instant et contre toute attente d’excellente tenue. Pour le moment, la meilleure composition du lot se révèle être celle composée par l’auteur, compositeur et interprète Aimee Mann, célèbre notamment pour sa participation à la bande originale du film Magnolia (1999), de Paul Thomas Anderson.
Dans le morceau intitulé Can’t You Tell, la parolière opte pour un point de vue original en se mettant à la place de Donald Trump. Ecrites à la première personne, les paroles s’inspirent d’une anecdote selon laquelle le milliardaire, invité lors d’un dîner à la Maison Blanche en 2011, aurait été ridiculisé par Barack Obama. L’idée de se présenter aurait germé après cet incident. « Ce salaud se moque de moi devant tous mes pairs (…). Et bien devinez quoi, Monsieur le président, on se retrouvera dans quatre ans », peut-on entendre dans le premier couplet. « Quelqu’un va-t-il me stopper ? Je ne veux pas de ce job », chante pourtant Aimee Mann dans le refrain. Car selon la théorie de la talentueuse musicienne, ce n’est pas le mandat de président des Etats-Unis que M. Trump convoiterait mais le frisson de concourir et de gagner. Franck Colombani
DEUX FESTIVALS :
- Jazz sur Seine, jusqu’au 22 octobre
Affiche du festival Jazz sur Seine. | ATELIER GRAPHIQUE POMME C POMME V
Réunion de vingt-cinq clubs et salles de l’Ile-de-France, le festival Jazz sur Seine est organisé par l’association Paris Jazz Club, réseau de lieux qui réunit plus de cent vingt structures de diffusion. Le festival, dont la cinquième édition a lieu du 7 au 22 octobre, est l’un des moyens de montrer l’activité des salles et d’y faire venir un nouveau public avec une formule de forfait pour trois concerts qui permet de (re)découvrir un large éventail de musiciens à petits prix.
Pour sa deuxième semaine, Jazz sur Seine recevra notamment Marc Giuliana, qui a participé aux derniers enregistrements de David Bowie (Duc des Lombards, lundi 17 octobre, mardi 18 et mercredi 19), l’harmoniciste Grégoire Maret (Sunside, lundi 17 et mardi 18), la harpiste et chanteuse Laura Perrudin (Centre des bords de Marne, Le Perreux, mardi 18), un hommage à Claude Luter par son fils Eric, trompettiste (Petit-Journal Saint-Michel, mardi 18), le pianiste Mario Canonge et le contrebassiste Michel Zenino (Baiser salé, mercredi 19), les chanteuses Flavia Coehlo et Natalia M. King puis le joueur de kora Ballaké Sissoko et le violoncelliste Vincent Segal (Le Triton, Les Lilas, jeudi 20), le flûtiste Christophe Dal Sasso (Studio de l’Ermitage, jeudi 20), le contrebassiste Christina McBride (New Morning, vendredi 21)… Sylvain Siclier
Jazz sur Seine, dans vingt-cinq salles en Ile-de-France, jusqu’au 22 octobre. Forfait trois concerts, 40 €.
- Tourcoing Jazz Festival jusqu’au 22 octobre
Affiche du Tourcoing Jazz Festiva, qui fête ses 30 ans, du 15 au 22 octobre. | DR
Organisé dans six salles de Tourcoing (Nord), avec déplacement pour quelques concerts à Roubaix et chez nos voisins belges à Mouscron, à quelques kilomètres, le Tourcoing Jazz Festival fête ses trente ans avec un programme de belle tenue.
Après un démarrage, le 14 octobre, avec entre autres Zic Zazou, Lisa Simone et Chucho Valdès, le festival prend son envol jusqu’au samedi 22 octobre avec un mélange de nouveaux venus et de vedettes. Et une attention marquée aux artistes féminines.
La trompettiste Airelle Besson sera au Centre culturel de Mouscron, lundi 17 octobre. La saxophoniste Géraldine Laurent sera, elle, à La Maison folie, à Tourcoing, mardi 18, où se produira le lendemain, mercredi 19, la chanteuse Sarah Lenka. Le même jour, le Théâtre municipal de Tourcoing recevra la chanteuse Yael Naim. Citons aussi la flûtiste Hadar Noiberg, les chanteuses Stacey Kent et Melanie De Biasio, la batteuse Anne Paceo.
Côté garçons, sont attendus Baptiste Trotignon et Minino Garay (piano et percussion), Thomas Grimmonprez (batterie), Cory Henry (claviers), trois contrebassistes leader, Christian McBride, Kyle Eastwood et Henri Texier, David Krakauer (clarinette)… S. Si.
Tourcoing Jazz Festival, à Tourcoing, Roubaix (Nord) et Mouscron (Belgique), jusqu’au 22 octobre. De 9 € à 33 € selon les concerts.
TROIS CONCERTS : l’orchestre Les Siècles, dirigé par François-Xavier Roth, au Théâtre de Sénart et à la Philharmonie de Paris
Le chef d’orchestre François-Xavier Roth et son orchestre Les Siècles poursuivent cette saison leur intégrale de Ravel sur les instruments français du début du XXe siècle. Mardi 18 octobre, ils seront au Théâtre de Sénart (Seine-et-Marne) pour une mise en perspective de l’auteur du Concerto pour la main gauche, interprété par le pianiste Jean-Effam Bavouzet, avec le révolutionnaire Debussy. Le célèbre Prélude à l’après-midi d’un faune précédera le ballet Jeux, composé pour la saison des ballets russes de 1913, avant le chef-d’œuvre symphonique composé en 1905, La Mer.
Puis c’est à la Philharmonie de Paris, samedi 22 et dimanche 23 octobre, que Les Siècles reprendront leur odyssée autour des Ballets russes avec un hommage à Vaslav Nijinski. Les danseurs de la compagnie de Dominique Brun assureront la reconstitution des trois seuls ballets chorégraphiés par le génial artiste russe. Marie-Aude Roux
Théâtre de Sénart, 8 allée de la Mixité, Lieusaint-Sénart (Seine-et-Marne). Mardi 18 octobre, à 20 h 30. Tél. : 01-60-34-53-60. De 13 € à 26 €. Philharmonie de Paris, 221 avenue Jean-Jaurès, Paris-19e. Samedi 22 octobre, à 20 h 30 ; dimanche 23 octobre, à 16 h 30. Tél. : 01-44-84-44-84. De 10 € à 40 €.
A RÉSERVER : Depeche Mode, trois stades français pour l’été 2017
La première partie de la tournée du groupe Depeche Mode, qui se déroule du 5 mai au 23 juillet en Europe, compte 32 dates.
Trente-huit ans après leurs débuts et plus de 100 millions d’albums vendus depuis à travers le monde, Depeche Mode, groupe précurseur de la pop électronique anglaise, remet le couvert. Signe des temps, le chanteur Dave Gahan et les fidèles Martin L. Gore et Andrew Fletcher ont annoncé, le 11 octobre, lors d’une conférence de presse à Milan (Italie) retransmise en direct sur Facebook que leur quatorzième album sortirait au printemps 2017 et s’intitulerait Spirit.
Depuis quelques jours, le suspense était entretenu auprès des fans, avec un compte à rebours affiché sur leur site officiel. Les auteurs d’innombrables tubes tels que Master and Servant ont annoncé que le successeur de l’album Delta Machine, paru en 2013, a été produit par le très en vogue James Ford (Artic Monkeys, Foals, Florence and the Machine…).
Dans la foulée, une tournée européenne des stades est bien entendu déjà programmée pour l’été 2017. Le Global Spirit Tour, qui devrait débuter le 5 mai 2017, s’annonce colossal avec trente-deux concerts programmés dans vingt-et-un pays. Le groupe n’oubliera pas la France avec trois dates dévoilées pour le moment : le 12 mai à Nice au Stade Charles-Ehrmann, le 29 mai à Lille au Stade Pierre-Mauroy et le 1er juillet à Saint-Denis au Stade de France. Les billets sont en vente depuis le 14 octobre. Une partie des bénéfices de la tournée, qui se poursuivra en Amérique du Nord, sera reversée à un projet caritatif. F. C.