Ligue 1 : PSG-OM, le « classique » vu par deux joueuses de Paris et de Marseille
Ligue 1 : PSG-OM, le « classique » vu par deux joueuses de Paris et de Marseille
Par Anthony Hernandez
Le premier PSG-OM de la saison était féminin. Deux joueuses de ce premier « classique » de Division 1 donnent leur point de vue sur le match des hommes, dimanche soir.
Dimanche, l’OM se déplace au Parc des Princes avec leur nouvel entraîneur, Rudi Garcia, dans l’espoir de créer la sensation : depuis que le club de la capitale est la propriété des investisseurs qataris, l’OM n’a gagné qu’un seul match face au PSG, le tout premier de l’ère QSI, le 27 novembre 2011.
Chez les féminines, le premier PSG-OM de l’histoire a eu lieu dimanche 25 septembre au Camp des loges. Promu cette saison en division 1, cinq ans après la renaissance de la section féminine marseillaise, l’OM s’est inclinée 1-0 en offrant une belle résistance.
Une joueuse marseillaise et une joueuse parisienne évoquent cette rivalité devenue traditionnelle au sein du football français : à 23 ans, Barbara Bouchet, née à Aix-en-Provence (13), est une joueuse de l’OM et supportrice du club depuis toujours. À 30 ans, Sabrina Delannoy, née à Béthune, est une joueuse emblématique du PSG où elle évolue depuis 2005.
Les premiers souvenirs
Barbara Bouchet : « Quand on naît dans la région, c’est comme une tradition de supporter l’OM, on est plongé dedans depuis tout petit. J’ai une famille qui aime beaucoup le football. On m’a fait découvrir l’équipe, on m’emmenait au stade. À six ou sept ans, je me rappelle être allée voir ma mamie en virage. J’ai des souvenirs mémorables de cette époque.
Même si je venais juste de naître, le Marseille-PSG de fin mai 1993 (29 mai 1993, 3-1 pour l’OM), après la victoire en Coupe d’Europe, est spécial. J’ai l’impression de l’avoir vécu tellement on nous en a parlé durant notre enfance. »
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Durée : 00:19
Sabrina Delannoy : « Je viens de Béthune (Pas-de-Calais) et j’ai donc grandi en allant au stade Bollaert de Lens. Pour être honnête, j’ai connu le PSG quand je suis arrivée en 2005. Je n’avais pas d’affinité particulière avant. J’ai appris à l’aimer et à le connaître.
L’un de mes souvenirs les plus forts est le dernier match de Pauleta au Parc des Princes contre Saint-Etienne (10 mai 2008). L’ambiance était exceptionnelle pour saluer ce joueur qui a marqué l’histoire du club. L’émotion était très forte et je me rappelle de ses larmes. Quant au clasico, celui dont je souviens immédiatement, c’est le 2-2 en 2012 au stade Vélodrome avec notamment un doublé de Zlatan (Ibrahimovic), dont un superbe coup franc. »
Le joueur préféré
Barbara Bouchet : « Enfant, c’était plus le côté stade, supportrice du club en général qui primait. J’allais plus voir l’OM qu’un joueur en particulier. Après, j’ai toujours apprécié certains joueurs, Didier Drogba par exemple. On peut dire que c’était mon joueur préféré. »
Sabrina Delannoy : « J’aime beaucoup le Brésilien Thiago Silva. Comme lui, j’évolue au centre de la défense. J’aime regarder la manière dont il joue, la sérénité qu’il dégage est impressionnante. »
La rivalité
Barbara Bouchet : « Dans les années 80, le diffuseur Canal+ avait besoin d’une grande affiche, entre les deux grandes villes. Par la suite, la rivalité a vraiment été créée, surtout auprès des supporteurs. C’est surtout l’atmosphère autour du match qui fait qu’il est tant attendu ».
Sabrina Delannoy : « Quand on appartient au PSG, on apprend à connaître cette rivalité. On sent qu’il existe un lien historique entre les deux clubs. Ce match est quelque chose que tout le monde attend chaque année. »
La différence de niveau depuis l’arrivée des Qataris
Barbara Bouchet : « Pour les Marseillais, la défaite est peut-être plus acceptée, plus tolérée. Par contre, en partant au stade ou quand le match commence, on a toujours envie que l’OM gagne. Le déséquilibre de moyens peut même les booster un peu plus ».
Sabrina Delannoy : « Cette année, j’ai l’impression que l’écart sera peut-être moins grand au niveau du jeu, car le PSG est en reconstruction avec l’arrivée du nouvel entraîneur Unaï Emery. Sur un match comme ça, avec l’enjeu et cette rivalité, je pense que l’OM peut se surpasser. »
Le nouveau propriétaire américain de l’OM peut-il changer les choses ?
Barbara Bouchet : « Nous ne sommes pas bêtes. Nous savons qu’il faudra du temps. On attend de voir comment ça va se passer. On ne s’attend pas une montée en puissance fulgurante comme pour le PSG avec les Qataris. On espère que l’OM gravira les échelons progressivement pour réduire la différence. »
Sabrina Delannoy : « Dans un avenir proche, Marseille peut retrouver le haut du tableau, goûter à nouveau à la Coupe d’Europe. Cela doit être l’objectif fixé par le nouvel actionnaire. Des joueurs vont certainement arriver... »
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Durée : 03:48
Le premier PSG-OM au féminin (1-0, le 25 septembre)
Barbara Bouchet : « Nous sommes promues en division 1, nous ne parlions pas de “clasico”. Nous sommes pour la première fois dans l’élite et nous devons encore travailler et apprendre. Il n’y a pas encore cette rivalité chez les femmes. On a plus l’impression d’avoir joué une grande équipe du football féminin que le PSG. Après, cela nous a peut-être donné inconsciemment un élan, surtout en tant que Marseillaise ou Aixoise. Nous n’avions pas envie de prendre une valise, c’est une question de fierté. »
Sabrina Delannoy : « C’était un match très spécial pour moi qui suis fidèle au PSG depuis onze ans. J’ai transposé ça à ce qui se passe chez les hommes. On a senti aussi que les médias s’y sont intéressés, qu’il y a eu un engouement de la part du club : il faut battre l’OM. ça transpirait toute la semaine et en tant qu’ancienne du club, j’ai essayé de transmettre ce sentiment à celles qui ne sont pas au club depuis longtemps, en particulier les joueuses étrangères. »
Pronostic pour dimanche
Barbara Bouchet : « Je vois 2 à 1 pour l’OM. On est supporteur jusqu’au bout. »
Sabrina Delannoy : « Je pense que cela sera serré mais Paris va gagner 2 à 1. »