Coups de sang contre le droit du sol
Coups de sang contre le droit du sol
M le magazine du Monde
Plusieurs candidats à la primaire de droite prônent la restriction de cette règle française, régulièrement critiquée depuis son établissement en 1515.
2016 : Grand débat à la primaire de droite
Les sept candidats à la primaire de droite à l’occasion du premier débat télévisé, le 13 octobre 2016, sur TF1. | Martin Bureau/AFP
À l’occasion du premier débat télévisé entre les sept candidats, quatre d’entre eux sont revenus sur la légitimité du droit du sol. Jean-François Copé propose que les enfants nés en France de parents étrangers passent un examen de français entre 16 et 18 ans, quand Nicolas Sarkozy et Alain Juppé voudraient qu’ils justifient d’une absence de casier judiciaire à leur majorité. Jean-Frédéric Poisson réclame, lui, sa suppression pure et simple.
2012 : Marine Le Pen tire sur la double nationalité
En 2012, la candidate FN souhaitait poser des conditions à l’obtention du droit du sol. | Cyril Bitton / Divergence
En 2012, Marine Le Pen fait campagne contre « les dérives inacceptables de la double nationalité » et inscrit dans son programme la suppression du droit du sol. Un vieux combat de l’extrême droite avec lequel la présidente du Front national a pris depuis ses distances. Depuis 2015, elle ne prône plus le droit du sang comme unique mode d’accession à la nationalité française, mais pose des conditions à l’obtention du droit du sol.
1993 : Pasqua contre un droit automatique
Charles Pasqua a supprimé, par une loi, le caractère automatique du droit du sol. Un dispositif annulé en 1998. | William Stevens/Gamma
Devenu ministre de l’intérieur, Charles Pasqua fait voter une loi qu’il avait déjà proposée en 1986. A leur majorité, les enfants nés en France de parents étrangers doivent signer une « manifestation de volonté » pour devenir français. Une façon de supprimer le caractère automatique du droit du sol. Le dispositif est annulé en 1998 par le gouvernement Jospin. En 2013, la Droite forte, courant de l’ex-UMP, proposera sans succès de le rétablir.
1991 : Giscard d’Estaing dénonce « l’invasion »
VGE parle, en 1991, d’« invasion migratoire ». | William Stevens/Gamma
Au début des années 1990, la droite muscle son discours sur les questions d’immigration. Après les propos controversés de Jacques Chirac sur « le bruit et l’odeur », Valéry Giscard d’Estaing dénonce « l’immigration-invasion » dans un entretien au Figaro Magazine. Il propose d’abroger le droit du sol en instaurant « le seul droit du sang ». La gauche s’insurge et l’extrême droite l’accuse de récupérer ses idées.
1983 : Jean-Marie Le Pen se déchaîne
Une affiche revendiquant les priorités du Front National en 1982. | Rue des Archives/Collection Jean-Jacques Allevi
L’annulation du droit du sol est l’idée fixe du Front national. « Quand une chèvre naît dans une écurie, ce n’est pas pour cela qu’elle devient un cheval », affirmait Jean-Marie Le Pen lors de ses premiers meetings. En 1983, le parti remporte sa première victoire électorale aux municipales de Dreux. « Être français, ça se mérite » ou « La carte d’identité n’est pas la Carte orange » comptent parmi les slogans phares de sa campagne.
A voir : Chirac, VGE, le droit du sol et l’immigration, extrait d’un documentaire diffusé sur TF1 en septembre 1991
1991 : Giscard et l'invasion migratoire
Durée : 11:48