WikiLeaks s’en prend à Bill Clinton et à sa fondation
WikiLeaks s’en prend à Bill Clinton et à sa fondation
WikiLeaks lève un coin de voile sur les méandres de conflits d’intérêts entourant les activités de Bill Clinton, président d’une organisation caritative.
Hillary et Bill Clinton à Philadelphie, le 28 juillet, au dernier jour de la convention du Parti démocrate. | MIKE SEGAR / REUTERS
Une note de 2011, tirée de messages volés d’un proche de William et Hillary Clinton et publiée par le site WikiLeaks, révèle les dessous des sources de revenus de l’ancien président américain, qui est également le visage de la fondation qu’il a créée en 2001.
Doug Band, proche de M. Clinton depuis la Maison Blanche et cofondateur de la petite firme de conseil Teneo en 2011, décrit dans une note rédigée en novembre 2011 les services qu’il a rendus à la fondation et à l’ancien président démocrate personnellement.
Doug Band y décrit les sommes versées au fil des années à la fondation, sous son impulsion, par certains de ses clients, dont Coca Cola, Dow Chemical ou la banque UBS. Selon lui, ni lui ni Teneo n’étaient rémunérés pour ce travail de levée de fonds.
Mélange des genres de l’ancien président
Doug Band raconte également avoir personnellement servi d’intermédiaire principal pour toutes les activités privées de William Clinton, qui lui ont rapporté des dizaines de millions de dollars depuis son départ de la Maison Blanche, en 2001, dont des services de conseil et des conférences rémunérées. Il estime avoir ainsi rapporté à M. Clinton personnellement plus de 50 millions de dollars (45,86 millions d’euros), et 66 millions en contrats futurs.
WikiLeaks promet des révélations sur les élections américaines
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La note, dont l’authenticité n’a été ni confirmée ni infirmée par l’entourage de Mme Clinton, a été piratée du compte Gmail de John Podesta, secrétaire général de la Maison Blanche sous le président Clinton et actuel président de l’équipe de campagne de Mme Clinton. A l’époque, il était alors temporairement conseiller à la fondation. La note en elle-même n’évoque pas Hillary Clinton. La candidate accuse le gouvernement russe d’être responsable de ces fuites – un point de vue partagé par le gouvernement américain – et WikiLeaks de soutenir Donald Trump.
Mais elle lève un coin de voile sur les méandres de conflits d’intérêts entourant les activités de William Clinton, à la fois président d’une grande organisation caritative levant des fonds auprès de grandes entreprises et d’Etats étrangers, époux de la chef de la diplomatie (2009-2013), et mari de la possible prochaine présidente américaine. Les adversaires républicains de Hillary Clinton estiment que la fondation Clinton constitue un véhicule de trafic d’influence.
Les équipes de la candidate inquiètes des conséquences
D’autres messages montrent le malaise de l’équipe de campagne de Hillary Clinton face à ces activités. En janvier 2015, son directeur de campagne, Robby Mook, s’interroge ainsi sur l’engagement qu’a pris Mme Clinton de participer à une conférence de la fondation, au Maroc, quelques mois plus tard, en pleine campagne électorale.
« Le roi a personnellement promis 12 millions de dollars [11 millions d’euros] pour la [fondation] et pour soutenir la réunion, justifie Huma Abedin, fidèle de Mme Clinton. Elle s’est mise toute seule dans le pétrin, et elle le sait. » In fine, seuls William et Chelsea Clinton participèrent à cette réunion.
Campagne anti-Clinton
Depuis l’investiture de Donald Trump, WikiLeaks fait – sans grande subtilité – ouvertement campagne pour le candidat républicain. Notamment en publiant des documents sur sa rivale démocrate, Hillary Clinton, et en cherchant sans relâche les erreurs et les mensonges dans les propos de ses soutiens. Et ce, depuis que Hillary Clinton a obtenu l’investiture démocrate.
WikiLeaks n’a jamais caché son hostilité envers la candidate, qui dirigeait la diplomatie américaine lorsque l’organisation publia, avec plusieurs médias, dont Le Monde, ses révélations sur les télégrammes diplomatiques américains.