Espagne : Mariano Rajoy dévoile son nouveau gouvernement
Espagne : Mariano Rajoy dévoile son nouveau gouvernement
Le Monde.fr avec AFP
La marge de manœuvre du premier ministre sera toutefois très étroite au Congrès. Pour faire passer les lois, il devra notamment donner des garanties aux libéraux de Ciudadanos.
Après avoir été reconduit au poste de premier ministre, Mariano Rajoy a annoncé son gouvernement, jeudi 3 novembre. | DANIEL OCHOA DE OLZA / AFP
Après dix mois de blocage politique, l’Espagne a un nouveau gouvernement. Le premier ministre conservateur, Mariano Rajoy, a annoncé jeudi 3 novembre la composition de son équipe. Ce gouvernement rajeuni compte cinq femmes, dont la vice-présidente du gouvernement, Soraya Saenz de Santamaria, qui sera également chargée des relations avec les régions autonomes.
Le poste clé du ministère de l’économie et de l’industrie reste à Luis de Guindos, qui s’occupera notamment de la coordination budgétaire avec l’Union européenne. Aux affaires étrangères, M. Rajoy a nommé un spécialiste de l’Europe, Alfonso Dastis Quecedo. Ce diplomate de 61 ans était notamment représentant permanent de l’Espagne auprès de l’UE depuis 2011.
Pas de majorité absolue au Congrès
Maria Dolores de Cospedal, 50 ans, numéro deux du Parti populaire hérite du ministère de la défense, et Juan Ignacio Zido, 59 ans, est nommé à l’intérieur. Mais le gouvernement de M. Rajoy n’a pas de majorité absolue au Congrès. Ce dernier a en effet été reconduit samedi grâce à l’abstention des députés socialistes. Il devra également donner des garanties aux libéraux de Ciudadanos qui ont voté pour l’investiture du premier ministre sortant.
La marge de manœuvre de M. Rajoy sera ainsi bien plus étroite que lors de ses précédents gouvernements depuis 2011. Comme l’expliquait au Monde le politologue Pablo Simon, universitaire et membre du groupe de réflexion Politikon :
« M. Rajoy va diriger le gouvernement le plus minoritaire de l’histoire de l’Espagne, avec seulement 137 députés sur 350. Il n’a pas d’autre choix que de changer ses manières. »
Dans un discours aux députés cette semaine, le président du gouvernement avait adopté un ton conciliant, en proposant à l’opposition de travailler de concert. « Les circonstances exceptionnelles demandent que nous mettions de côté nos confrontations idéologiques et que nous combinions nos efforts (…), car nous sommes aux prises avec une situation inédite », leur a-t-il dit.