« Une immense déception ». C’est ce que prédit François Fillon pour la France, après un an ou deux si Alain Juppé est élu président de la République. Invité dimanche 6 novembre de l’émission « Questions politiques » sur France Inter, en partenariat avec Le Monde, au sujet des deux favoris des sondages sur la primaire de droite, le candidat Les Républicains (LR) a jugé que « les deux programmes, celui de Nicolas Sarkozy et celui d’Alain Juppé, ne sont absolument pas en mesure de redresser le pays ».

« Dans ces conditions-là, le pays continuera à s’enfoncer dans ce que j’appelle moi une forme de décadence, qui se traduit en particulier par l’émergence de l’extrême droite », a-t-il poursuivi. Affirmant avoir le seul programme « réaliste », le député de Paris a estimé que « le programme de Nicolas Sarkozy est un programme de retour en arrière. En gros, on va refaire ce qu’on avait fait en 2007, on va essayer de le faire un peu mieux. Et le programme d’Alain Juppé, c’est un programme d’une extrême prudence », « avec beaucoup d’arrangements politiques (…) pour rassembler ».

« La situation économique ne se redressera pas »

« Ma conviction, c’est qu’avec cela, on ne redresse pas le pays. Donc ça veut dire quoi ? Ça veut dire que si Alain Juppé est élu président de la République, au bout d’un an, de deux ans, ce sera une immense déception, parce que la situation économique ne se redressera pas », a prédit M. Fillon, qui s’est engagé, comme ses concurrents, à soutenir le vainqueur de la primaire. « Ma conviction depuis le début, c’est que je serai au second tour » de la primaire, a aussi dit François Fillon, pour qui « les sondages ne valent pas grand-chose ».

Il a toutefois attribué, indirectement du moins, le ralliement de Valérie Pécresse, présidente LR de la région Ile-de-France, à Alain Juppé, laissant entendre qu’il était lié au fait qu’« elle sent justement que les sondages » sont plus favorables au maire de Bordeaux.

« C’est assez clair, tout le monde l’a compris, Valérie Pécresse a tenu des propos extrêmement sévères sur Alain Juppé pendant des mois et des mois. Bon, aujourd’hui, elle va le rejoindre, très bien », s’est agacé le candidat au sujet de celle qui l’avait soutenu face à Jean-François Copé pour la présidence de l’UMP en 2012.