Présidentielle américaine, J – 1 : le FBI crée à nouveau la surprise
Présidentielle américaine, J – 1 : le FBI crée à nouveau la surprise
Confortée par la décision du FBI de ne pas la poursuivre, Hillary Clinton a continué son marathon de meetings, dimanche, afin de convaincre les électeurs indécis.
James Comey, le 27 septembre à Washington. | YURI GRIPAS / AFP
Le fait du jour
Neuf jours après avoir annoncé spectaculairement l’ouverture d’une enquête pouvant menacer la candidate démocrate, le directeur du FBI a sobrement refermé ce dossier en expliquant que les investigations concernant de nouveaux courriers électroniques n’avaient pas fait apparaître d’éléments neufs.
« Sur la base de cette enquête, nous n’avons pas changé les conclusions que nous avions exprimées en juillet en ce qui concerne Mme Clinton », a écrit James Comey aux présidents républicains des commissions du Congrès concernées. À l’époque, le directeur du FBI avait estimé que la négligence dont avait fait preuve Mme Clinton dans la gestion de ses courriers électroniques ne méritait pas l’ouverture de poursuites judiciaires.
Contrairement à celle du 28 octobre, la lettre de M. Comey n’a guère fait l’objet de commentaires. Si elle n’a pu que s’en réjouir, Mme Clinton s’est bien gardée d’évoquer le sujet lors de son dernier meeting de campagne, dimanche 6 novembre. Elle a sans doute voulu éviter que cette question ne pollue plus longtemps encore une campagne qu’elle a été contrainte de réajuster du fait de l’effritement de son avance dans les intentions de vote.
Son adversaire républicain Donald Trump s’était bruyamment félicité de l’ouverture d’un dossier « plus important que le [scandale du] Watergate ». Privé de l’argument de la crise institutionnelle que ne manquerait pas de créer selon lui une mise en cause de Mme Clinton si elle était élue le 8 novembre, M. Trump a continué imperturbablement de dénoncer un système « truqué » dans le Minnesota. Il a martelé que « Hillary Clinton fera l’objet d’enquête pendant très longtemps pour tous ses crimes contre notre pays ». Un peu plus tard, dans le Michigan, il a assuré : « Hillary Clinton est coupable, elle le sait, le FBI le sait, tout le monde le sait ». Selon lui, la police fédérale n’a pas eu le temps matériel d’examiner les nouveaux courriers électroniques dont le nombre a été estimé à 650 000 par la presse américaine.
La citation du jour
« Nous nous dirigeons vers des années difficiles »
L’ancien président républicain de la Chambre des représentants, Newt Gingrich, s’est montré très pessimiste à propos de l’après-présidentielle, dimanche, sur NBC. M. Gingrich, qui soutient le candidat du Grand Old Party à la présidentielle, Donald Trump, a estimé que si ce dernier l’emportait, il devrait affronter l’opposition de la fonction publique qui lui est, selon lui, hostile. Dans le cas de l’élection de son adversaire démocrate, il a assuré que cette dernière serait paralysée par des enquêtes « interminables ».
La vidéo du jour
Le président Barack Obama, en campagne pour Hillary Clinton en Floride, dimanche, s’est moqué de l’annonce du New York Times (qui a pris position en faveur de l’ancienne secrétaire d’Etat) selon laquelle l’équipe de campagne de Donald Trump aurait décidé de gérer son compte Twitter. Cela est destiné à éviter la publication de textes offensifs dont le milliardaire est coutumier, à quelques heures du vote. « Quelqu’un qui ne peut pas gérer son compte Twitter ne peut pas disposer des codes nucléaires », a ironisé M. Obama.
Le chiffre du jour
Seulement 3 % des grands quotidiens américains ont apporté leur soutien au candidat républicain Donald Trump selon le site TheHill. Il s’agit du plus mauvais chiffre obtenu par un candidat à la présidentielle depuis 1972. À cette époque, seulement 7 % des journaux avaient décidé de soutenir le candidat démocrate George McGovern face au président républicain sortant Richard Nixon.
La photo du jour
Melania Trump a introduit son mari Donald Trump à l’aéroport international de Wilmington en Caroline du Nord, le 5 novembre. | MANDEL NGAN / AFP
À suivre
Hillary Clinton, qui avait prévu d’achever son marathon en fin de journée à Philadelphie, dans une Pennsylvanie devenue incertaine, a rajouté une ultime étape à Raleigh, en Caroline du Nord, dont le vote sera également décisif le lendemain. Elle y prendra la parole à 23 h 45 selon son programme.
Après avoir enchaîné quatre réunions publiques dans quatre États différents dimanche, son adversaire républicain, M. Trump présent à Raleigh en début d’après midi, se sera exprimé pour la dernière fois à Grands Rapids, dans le Michigan, à 23 heures, selon son planning.
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