Que fera Donald Trump des programmes africains de Barak Obama ?
Que fera Donald Trump des programmes africains de Barak Obama ?
Par Laurence Caramel
Les Etats-Unis ont fortement augmenté leur implication en Afrique ces huit dernières années, notamment en renforçant la coopération économique.
Au cours des huit années de présidence Obama, l’aide au développement accordée par les Etats-Unis au continent africain a augmenté de 70 %, passant de 5 milliards de dollars en 2007 à 8,5 milliards de dollars par an en moyenne par la suite.
L’Afrique est ainsi devenue, à partir de 2011, la première région bénéficiaire de l’aide américaine devant l’Asie, selon les chiffres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Dans le top dix des pays bénéficiaires, cinq sont Africains : le Kenya arrive en troisième place puis à partir de la septième place figurent l’Ethiopie, la Tanzanie, le Soudan du Sud et le Nigeria.
Une aide qui suit les entreprises américaines
Si le soutien au Soudan du Sud s’explique par l’implication des Etats-Unis dans la création du nouvel Etat en 2011, les autres pays reflètent une politique guidée par la volonté de renforcer les positions des entreprises américaines dans quelques-unes des économies les plus prometteuses du continent.
Barack Obama a inscrit les pas de la coopération économique avec l’Afrique dans le cadre dessiné par l’AGOA (African Growth and Opportunies Act) signée par Bill Clinton en 2000. Cette loi, qui permet d’importer aux Etats-Unis en franchise de douanes certains produits de 39 pays africains éligibles, a été renouvelée en septembre 2015 pour dix ans. Mais M. Obama a aussi apporté sa marque en inaugurant à Washington le premier sommet des leaders américains et africains en 2014.
Initiative personnelle d’Obama
Dans sa stratégie pour l’Afrique subsaharienne arrêtée en 2012, le premier président noir des Etats-Unis fixait pour priorité le soutien à une « croissance durable » du continent à travers « le commerce et l’investissement ». Si les échanges ont progressé, ils restent loin des performances des entreprises chinoises. Fin 2015, les échanges entre l’Afrique et la Chine ont frôlé les 300 milliards de dollars, pas loin de dix fois que ceux avec les Etats-Unis.
Dernier-né des grands programmes de coopération, Power Africa, lancé en 2013, est une initiative personnelle de Barack Obama. Vitrine de son engagement dans la lutte contre le changement climatique à travers la promotion d’énergies renouvelables, il est un outil pour faire reculer la pauvreté en contribuant à améliorer l’accès à l’électricité aux quelque 600 millions des Africains qui en sont encore privés. Que deviendra ce programme avec l’accession de Donald Trump à la Maison Blanche ? Cela fait partie des multiples incertitudes qui planent désormais sur les relations entre les Etats-Unis et l’Afrique.
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