En Bulgarie, le candidat de l’opposition Roumen Radev est donné vainqueur de la présidentielle, dimanche 13 novembre. | DIMITAR DILKOFF / AFP

Roumen Radev, candidat de l’opposition socialiste jugé proche de Moscou, a remporté dimanche 13 novembre l’élection présidentielle en Bulgarie, selon les sondages effectués à la sortie des bureaux de vote. Sa rivale Tsetska Tsatcheva, soutenue par le premier ministre conservateur Boïko Borissov, devrait démissionner.

Trois instituts de sondage donnent à cet ancien commandant des forces aériennes de 53 ans, novice en politique, un score de 58,1 % à 58,5 % contre 35,25 % à 35,7 % pour Tsetska Tsatcheva, présidente du Parlement et candidate de la majorité au pouvoir.

Boïko Borissov, au pouvoir depuis octobre 2014, a réaffirmé dimanche son intention de démissionner en cas d’échec de Mme Tsatcheva. « C’est aux gens de décider : s’ils désirent une crise politique, ils l’auront », a déclaré, en votant à Sofia, le premier ministre dont le mandat court jusqu’en 2018. Sa démission devrait entraîner des législatives anticipées et une période d’incertitude pour ce pays pauvre de l’UE, qui avait connu en 2013 des manifestations massives contre la corruption et plusieurs mois d’instabilité politique.

Rôle essentiellement protocolaire

Dans le régime parlementaire bulgare, l’élection d’un nouveau président, au rôle essentiellement protocolaire, n’implique en principe pas la formation d’un nouvel exécutif. C’est le gouvernement qui définit la politique étrangère.

Au premier tour de la présidentielle le 6 novembre, le général Radev, avait créé la surprise en devançant la candidate de M. Borissov, critiquée pour son manque de charisme et victime de la déception des électeurs à l’égard de la majorité au pouvoir.

Roumen Radev, sans étiquette mais soutenu par les socialistes (PSB, ex-communiste) s’est déclaré favorable à une levée des sanctions européennes contre la Russie et estime que « la Crimée [péninsule ukrainienne annexée par la Russie en 2014] est de fait russe ».

Il est élu pour cinq ans et succède à Rossen Plevneliev, issu du parti au pouvoir, qui s’était distingué par ses critiques envers le président russe Vladimir Poutine.