Primaire à droite : la percée de Fillon bouscule le duel Juppé-Sarkozy
Primaire à droite : la percée de Fillon bouscule le duel Juppé-Sarkozy
La huitième vague de notre enquête électorale conduite avec le Cevipof crédite François Fillon de 22 % des intentions de vote, 7 points derrière l’ancien chef de l’Etat.
Rien n’est joué ni acquis dans une campagne électorale, jusqu’au jour du scrutin. L’enquête électorale menée par le Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof), en collaboration avec Le Monde et réalisée par Ipsos-Sopra Steria, n’échappe pas à cette règle. La huitième vague, réalisée du 8 au 13 novembre auprès de 18 200 personnes, dont 1 337 se déclarant certaines d’aller voter à la primaire de la droite, ne lève pas les inconnues qui pèsent sur le scrutin des 20 et 27 novembre.
Pour l’élection présidentielle, les incertitudes demeurent en fonction du candidat choisi lors des primaires à droite et à gauche. Marine Le Pen est toujours, pour l’instant, certaine d’accéder au second tour. La gauche, elle, reste très faible dans les intentions de vote.
8e vague électorale française 2017 Ipsos - Sopra Steria, Cevipof et "Le Monde" | Ipsos - Sopra Steria, Cevipof et "Le Monde"
- Primaire de la droite : le duel Juppé-Sarkozy contesté par la percée de Fillon
Combien d’électeurs se déplaceront dans l’un des 10 228 bureaux de vote prévus pour la primaire de la droite ? L’ampleur de la mobilisation et le profil des votants feront partie des clés d’explication des résultats. L’une et l’autre sont particulièrement difficiles à évaluer.
Pour autant, c’est un match à trois qui semble désormais se profiler, l’ordre d’arrivée devenant plus incertain que jamais. Crédités respectivement de 36 % et 29 % des intentions de vote, Alain Juppé et Nicolas Sarkozy seraient une nouvelle fois, au vu de ce sondage, les deux qualifiés pour le second tour. En un mois, François Fillon passe de 12 % à 22 % d’intentions de vote. M. Juppé enregistre une forte baisse (– 5 points), M. Sarkozy est quasiment stable (– 1 point).
Si M. Fillon est parvenu à se frayer un chemin pour bousculer l’ordre établi de longue date, les quatre autres candidats sont bien à la peine. Crédité de seulement 1 % d’intentions de vote, Jean-François Copé est même dépassé par Jean-Frédéric Poisson (2 %, + 1). Nathalie Kosciusko-Morizet ne recueille que 3 % d’intentions de vote (– 1). Bruno Le Maire, qui était crédité de 17 % en mars, a depuis perdu dix points.
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- Présidentielle : Marine Le Pen assurée d’être au second tour, la gauche très faible
Pour l’élection présidentielle, la candidate du Front national est créditée, dans les différentes hypothèses testées, de plus du quart des intentions de vote. Dans l’hypothèse où Nicolas Sarkozy serait le candidat de la droite, Marine Le Pen recueille 29 % des intentions de vote, soit 7 points de plus que l’ancien président de la République. Il est vrai que, dans ce cas de figure, celui-ci serait concurrencé par François Bayrou, crédité de 11 % à 12 %. En revanche, la candidate du FN reste devancée de 4 à 7 points par Alain Juppé si celui-ci remporte la primaire. Quel que soit le cas de figure à gauche, M. Juppé arriverait en tête du premier tour, avec 31 % à 36 %.
Autre enseignement de cette enquête : la grande faiblesse de la gauche se confirme. L’ensemble de ses candidats (de l’extrême gauche à Emmanuel Macron, en passant par Jean-Luc Mélenchon, l’écologiste Yannick Jadot et le candidat socialiste) ne recueille que de 31 % à 38 % des intentions de vote. Jean-Luc Mélenchon consolide sa position avec 13 % à 14 % des intentions de vote.
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Emmanuel Macron, avant l’officialisation de sa candidature mercredi 16 novembre, semblait assuré d’un socle de 10 %. Si François Hollande est candidat, il n’est crédité que de 9 % à 12 %, en baisse régulière de l’ordre de 5 points depuis le printemps. Mais Manuel Valls ne fait guère mieux, avec 12 % à 14 % selon le candidat de la droite.