Mike Pompeo, un « faucon » à la CIA
Mike Pompeo, un « faucon » à la CIA
Par Gilles Paris (Washington, correspondant)
Ancien militaire, critique virulent de l’administration Obama, il avait apporté son soutien aux programmes de surveillance de la National Security Agency.
Mike Pompeo en octobre 2015, à l’audition de Hillary Clinton lors de la commission parlementaire consacrée à l’assaut meurtrier contre la représentation diplomatique américaine à Benghazi (Libye), en septembre 2012. | SAUL LOEB / AFP
Un politicien va remplacer un technicien. Mike Pompeo, représentant républicain du Kansas, prendra les commandes de la CIA après sa probable confirmation par le Sénat, que contrôle le Grand Old Party. Il remplacera John Brennan, qui y a passé l’essentiel de sa carrière. La proximité de Mike Pompeo avec le vice-président élu, Mike Pence, (il a participé à la préparation du débat qui avait opposé ce dernier à son vis-à-vis démocrate, Tim Kaine), n’est sans doute pas pour rien dans le choix de Donald Trump.
Né en 1963, Mike Pompeo a eu plusieurs vies. Major de sa promotion à West Point en 1986, il est tout d’abord militaire, dans l’infanterie, puis intègre la prestigieuse école de droit de Harvard. Après avoir exercé dans un cabinet d’avocats, il s’installe dans le Kansas, un Etat auquel il est attaché par sa famille. Il y crée et dirige une entreprise liée à l’aérospatial et une seconde dans l’industrie pétrolière.
En 2010, année de la vague ultraconservatrice du Tea Party, Mike Pompeo est confortablement élu dans le 4e district du Kansas, qui englobe la ville de Wichita, où est le siège du conglomérat dirigé par Charles et David Koch, des financiers influents du Parti républicain. Au Congrès, il participe notamment à la commission du renseignement et défend des convictions orthodoxes pour sa formation, contre l’avortement ou l’encadrement du marché des armes. Conservateur fiscal, il soutient en 2013 la « fermeture » (« shut down ») du gouvernement fédéral.
Opposé à l’accord avec l’Iran sur le nucléaire
Critique virulent de l’administration Obama, Mike Pompeo prend part à la commission parlementaire consacrée à l’assaut meurtrier contre la représentation diplomatique américaine à Benghazi (Libye), en septembre 2012. Jugeant ses conclusions pas assez sévères envers Hillary Clinton, qui était alors secrétaire d’Etat, il publie un addendum, auquel le président républicain de la commission, Trey Gowdy, ne s’associe pas.
Mike Pompeo a apporté son soutien aux programmes de surveillance de la National Security Agency et a jugé que le lanceur d’alerte Edward Snowden, ancien analyste de l’agence qui a dévoilé ces programmes et qui est réfugié en Russie, mérite la peine de mort pour trahison. Le représentant du Kansas a également milité activement contre l’accord conclu avec l’Iran en juillet 2015 pour mettre fin à un programme nucléaire controversé.