Nikola Karabatic à son arrivée au tribunal de Montpellier lundi  21 novembre. | PASCAL GUYOT / AFP

Nikola Karabatic, la superstar du hand français, s’est dit « déterminé » à prouver son innocence, lundi 21 novembre, à l’ouverture du procès en appel à Montpellier des paris liés à un match présumé truqué en 2012.

En première instance, en 2015, il avait été condamnée à une amende de 10 000 euros pour escroquerie. A son arrivée devant le palais de justice, où 16 prévenus au total sont jugés en appel, Nikola Karabatic s’est dit « serein, apaisé », soulignant être « un peu fatigué » après un retour tardif de Hongrie, où il a disputé dimanche avec son frère Luka un match avec le PSG.

Il a expliqué à la presse avoir tenu « à être là absolument ». « On fait confiance à la justice et en même temps on est déterminés à montrer au juge qu’il n’y a aucune preuve sur ce match truqué et recentrer les débats sur le match » sur lequel portaient les paris au coeur de l’affaire.

Karabatic « conteste l’infraction »

Appelé à la barre comme chacun des prévenus présents, Nikola Karabatic a expliqué avoir fait appel car il « conteste l’infraction », imité peu après par son frère Luka, qui évolue comme lui aujourd’hui au PSG. Les deux frères doivent être auditionnés jeudi matin.

Prévu sur deux semaines, le procès qui se tient exceptionnellement dans la salle de la cour d’assises du tribunal de Montpellier en raison du nombre de prévenus et d’avocats, a débuté devant un public clairsemé. Les avocats de la défense ont commencé lundi à soulever des exceptions de nullité. Pour les frères Karabatic et leurs compagnes, Me Jean-Marc Darrigade a notamment mis en avant plusieurs « violations du secret de l’instruction ».

En première instance en juillet 2015, le tribunal correctionnel de Montpellier avait reconnu coupables les 16 prévenus, poursuivis pour escroquerie ou complicité d’escroquerie, et leur avait infligé des amendes allant de 1 500 à 30 000 euros.

Le coeur de l’affaire porte sur des paris passés à hauteur de plus de 100 000 euros et à la cote de 2,9 contre 1 sur le résultat à la mi-temps d’un match disputé et perdu en mai 2012 par Montpellier, où jouait Karabatic à cette époque, face à Cesson. Montpellier était alors déjà sacré champion de France et privé de plusieurs joueurs cadres, dont les frères Karabatic, tandis que Cesson tentait d’éviter la relégation en division inférieure.

La fédération et la ligue de handball parties civiles

Les prévenus sont accusés d’avoir « trompé la société Française des Jeux » (FDJ) pour « la déterminer à remettre une somme totale de l’ordre de 300 000 euros aux gagnants ». La Française des Jeux, la Ligue nationale de handball, Montpellier Handball, Montpellier Agglomération Handball et la Fédération française de handball sont parties civiles.
Les prévenus encourent cinq ans de prison et 375 000 euros d’amende ainsi que l’interdiction pendant cinq ans d’exercer l’activité professionnelle ayant permis l’infraction.
Nikola Karabatic est notamment accusé d’avoir fait miser par sa compagne la somme de 1 500 euros sur la défaite de Montpellier à la mi-temps.

Son frère Luka avait été condamné à 15 000 euros d’amende et leurs compagnes Géraldine Pillet et Jennifer Priez, dont la désinvolture avait agacé le tribunal en première instance, à 10 000 euros d’amende chacune. Considérés comme les pivots de cette affaire, le joueur serbe Mladen Bojinovic et le buraliste Nicolas Gilet avaient été condamnés aux amendes les plus élevées en première instance, soit 30 000 euros.

Nikola Karabatic et deux autres joueurs, le Slovène Dragan Gagic et le Tunisien Issam Tej, ont toujours nié avoir parié. Leurs coprévenus ont reconnu en revanche l’avoir fait sur des « critères sportifs » pour « faire un peu de fric », sans volonté, ont-ils assuré, de truquer la rencontre. « On a voulu faire tomber Nikola » Karabatic, avait dénoncé la défense en première instance.