Au siège du Front national, en novembre 2011, à Nanterre. | BERTRAND GUAY / AFP

Le Front national est une nouvelle fois empêtré dans une affaire de financement frauduleux de campagne. Le parquet de Paris a ouvert une nouvelle information judiciaire sur des soupçons d’escroquerie dans le financement des dernières campagnes électorales du FN, a indiqué mardi 22 novembre une source judiciaire, confirmant une information de Mediapart.

Cette enquête, qui porte sur une période allant de 2014 à 2016, a été ouverte le 26 octobre et confiée à des juges d’instruction, a précisé la source. Le parti et deux de ses cadres ont déjà été renvoyés en procès début octobre, notamment pour des soupçons d’escroquerie aux frais de l’Etat, lors des législatives de 2012.

Concernant la précédente affaire, les soupçons portent sur l’existence d’un système pour capter de l’argent public, en profitant des remboursements de l’Etat sur les frais de campagne, des faits vigoureusement contestés par le FN.

Le principal volet de l’affaire porte sur les législatives de 2012. Au centre de l’enquête, des kits de campagne (tracts, affiches, cartes postales), au tarif de 16 650 euros, fournis à quelque 525 candidats par la société Riwal, dirigée par un très proche de Marine Le Pen, Frédéric Chatillon. Pour les acheter, les candidats devaient contracter un prêt avec intérêts auprès de Jeanne, mouvement satellite du FN. Les enquêteurs voient derrière ce montage complexe des prestations gonflées et surfacturées au détriment de l’Etat, qui rembourse les frais de campagne aux candidats dépassant 5 % des voix.

Marine Le Pen avait été entendue dans ce dossier sous le statut de témoin assisté, sans être mise en examen.