En raison du Brexit, Londres va devoir emprunter 143 milliards d’euros supplémentaires en cinq ans
En raison du Brexit, Londres va devoir emprunter 143 milliards d’euros supplémentaires en cinq ans
Le Monde.fr avec AFP
L’Office de responsabilité budgétaire britannique a abaissé ses prévisions de croissance en raison d’une activité économique moins dynamique que prévu depuis le référendum en faveur d’une sortie de l’UE.
Le ministre des finances britannique, Philip Hammond, quitte le 11 Downing Street à Londres, le 23 novembre. | BEN STANSALL / AFP
L’Etat britannique va devoir emprunter 122 milliards de livres (143 milliards d’euros) de plus d’ici à 2021 que prévu en mars dernier, a annoncé mercredi 23 novembre l’Office de responsabilité budgétaire (OBR), qui a abaissé ses prévisions de croissance après le vote en faveur du Brexit.
Cet institut officiel, chargé de publier des prévisions de croissance, de recettes fiscales et d’endettement du gouvernement, a revu en nette hausse les nécessités d’emprunt de l’Etat entre avril 2016 et mars 2021 du fait d’une activité économique moins dynamique que prévu depuis le référendum du 23 juin.
Déséquilibre des comptes de même niveau qu’en France
Le gouvernement abandonne de fait l’objectif d’équilibrer les comptes de l’Etat d’ici à 2020. L’OBR prévoit désormais que le déficit public atteindra 3,5 % du PIB en 2016 et 2,8 % en 2017, contre respectivement 3,1 % et 2,1 % lors de ses dernières prévisions, publiées en mars. Ces données évaluent ce déséquilibre des comptes de l’Etat à un niveau comparable à celui de la France (3,3 % du PIB en 2016 et 2,9 % en 2017, d’après les chiffres de la Commission européenne utilisés par l’OBR).
La dette publique du Royaume-Uni devrait atteindre 89,2 % du PIB cette année et 88,9 % en 2017. L’OBR a en outre jugé que le pays allait perdre 2,4 points de croissance durant la période 2016-2021. Lors de la présentation de son budget au Parlement, le ministre des finances, Philip Hammond, a souligné que la croissance britannique allait être affectée par une baisse des investissements des entreprises et par une demande plus faible, expliquées par les incertitudes entourant les conditions du Brexit ainsi que par la faiblesse de la livre.